Washington recherche une coalition internationale.
Les Etats-Unis recherchent toujours "une coalition internationale" pour mener une frappe contre la Syrie, a déclaré vendredi matin le chef du Pentagone, au lendemain du rejet par le parlement britannique de toute intervention militaire unilatérale contre la Syrie.
"Notre approche est de continuer pour trouver une coalition internationale qui agira de concert", a déclaré Chuck Hagel, secrétaire américain à la guerre, lors d'une conférence de presse à Manille.
Le chef du Pentagone a précisé que Washington respectait le vote du parlement britannique, où 285 voix contre 272 ont rejeté jeudi soir une motion présentée par le Premier ministre David Cameron qui défendait le principe d'une intervention militaire en Syrie.
Réagissant au vote du Parlement britannique, la Maison Blanche a laissé entendre que le président Barack Obama pourrait décider d'une action unilatérale américaine.
"Les Etats-Unis continueront à consulter le gouvernement britannique, l'un de nos alliés et amis les plus proches", mais "les décisions du président Obama seront guidées par ce qui est dans l'intérêt des Etats-Unis", a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Caitlin Hayden.
M. Obama "pense que des intérêts cruciaux des Etats-Unis sont en jeu, et que les pays qui violent les règles internationales sur les armes chimiques doivent rendre des comptes", a-t-elle poursuivi.
Mercredi soir, le président américain avait parlé d'un nécessaire "coup de semonce" contre Damas.
M. Cameron a immédiatement indiqué qu'il tirerait les conséquences de ce vote. "Il est clair que le Parlement britannique ne veut pas d'intervention militaire britannique. Je prends note et le gouvernement agira en conséquence", a-t-il réagi.
Selon un responsable du Congrès américain, qui a participé à une conférence téléphonique jeudi soir avec la Maison Blanche, le président Barack Obama n'a pas encore pris de décision sur une éventuelle intervention et continue d'évaluer les options.
Des centaines d'opposants à une intervention en Syrie manifestent à New York
Des centaines de personnes ont manifesté bruyamment jeudi soir à Times square à New York leur opposition à toute intervention américaine en Syrie.
Les manifestants, défenseurs du président syrien Bachar al-Assad et Américains ne pouvant pas supporter l'idée d'une nouvelle guerre, se sont retrouvés en fin d'après-midi sur la célèbre place au milieu des touristes.
"USA, Otan, ne touchez pas à la Syrie!", scandaient-ils, certains portant des portraits du président Assad. Des britanniques ont également manifesté contre toute intervention militaire contre la Syrie.
Pas d'accord au Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité des Nations unies est également dans l'impasse.
Une réunion d'à peine 45 minutes entre les cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France disposant tous d'un droit de veto) s'est achevée sans accord apparent. Elle s'était tenue à la demande de la Russie, alliée de la Syrie et donc farouchement opposée à toute action militaire.
Face à cette poussée de fièvre et malgré le scepticisme qui s'est fait jour depuis mercredi sur l'opportunité d'une intervention, le président syrien Bachar al-Assad s'est engagé à "défendre" son pays "contre toute agression" des Occidentaux.