Lorsque le Hezbollah se tait, ça veut dire beaucoup de chose
Parmi les questions taraudant l’esprit des Occidentaux, figure celle de l’éventuelle réaction du Hezbollah à une agression contre la Syrie. Ces questions concerneraient notamment la sécurité directe d’Israël, la sécurité des forces internationales qui opèrent dans la région, et enfin la sécurité politique et militaire des Etats occidentaux.
Le Hezbollah maintient le silence. En ce moment, le parti n’a pas à afficher une position bien précise. Tout communiqué qui émanera de lui condamnera par avance l’agression et mettra en garde contre ses répercussions dangereuses sur la région. Sera glissé en filigrane un mot à même de faire miroiter sa disposition à épauler la Syrie pour se défendre contre toute attaque externe.
Dans la conjoncture actuelle, il faut noter que le Hezbollah fait partie intégrante d’une grande alliance conduite par l’Iran. Outre la relation spéciale le liant à Téhéran, il est recommandé à toute personne avisée de déchiffrer les termes employés par Le guide suprême Ali Khameneï qui a mis en garde contre «une catastrophe qui s’emparera de la région» dans l’éventualité d’une agression contre la Syrie.
Selon l’interprétation d’éminents dirigeants de l’armée, ces déclarations signifient que l’Iran n’acceptera pas de voir son allié syrien attaqué sans intervenir.
Le Hezbollah est impliqué jusqu’au cou dans la crise syrienne, plus particulièrement dans la confrontation en cours avec les groupes armés liés à l’Occident ou aux takfiristes. Le parti y a sacrifié des dizaines de martyrs. De plus, le Hezbollah joue un rôle sérieux et se considère comme étant concerné par ce qui se déroule actuellement, partant de sa vision qui dit que l’un des principaux objectifs de la guerre consiste à frapper l’axe de la Résistance afin de l’atteindre. De ce fait, le Hezbollah n’a pas besoin qu’on lui explique les motifs d’une intervention étrangère, israélienne, américaine ou européenne, car il s’y attendait depuis belle lurette.
Par conséquent, il convient de savoir que ce parti, lorsqu’il a décidé d’intervenir en Syrie, a étudié tous les aspects d’un tel acte, et ne se rétractera pas aujourd’hui. Au contraire, toute agression occidentale contre la Syrie sera un motif supplémentaire pour le Hezbollah, le portant non à se ranger encore plus aux côtés de son allié, Bachar El Assad, mais à être au cœur de la bataille de la défense de la Syrie face à cette attaque.
Comment? Seul le parti détient la réponse à cette question.
Ibrahim Al-Amine, journaliste libanais proche de la Résistance
Al Akhbar-Médiarama