Les dirigeants iraniens unanimes sont unanimes que le prochain conflit ne se limitera pas à la Syrie
Le commandant général des Gardiens de la révolution iranienne Mohammad-Ali Jaafari a assuré que les ripostes à l’offensive américaine contre la Syrie vont franchir le cadre de la Syrie.
« Le fait que les Etats-Unis puissent croire que leur intervention militaire neutralisera la Syrie n’est que baliverne. Les ripostes à l’attaque se feront au-delà de la Syrie », a-t-il dit lors d’une réunion au sein du parlement, en présence de la commission parlementaire de Sécurité nationale.
Le général Jaafari a mis en garde les participants à l’intervention américaine contre les crises qui en découleront sur leur sécurité nationale, signalant que le fait de déclencher une guerre à proximité de l’entité sioniste augmente la possibilité de la transmettre ver l’intérieur israélien.
Le militaire iranien a également rappelé les répercussions des deux guerres en Afghanistan et en Irak : « comme l’ingérence américaine dans le monde islamique a causé l’exacerbation de la violence, de l’extrémisme et du terrorisme, l‘offensive contre la Syrie attisera le rythme de l’extrémisme. Comme en Afghanistan et en Irak, les Américains ne sèmeront que la souffrance, les difficultés, et la mort des innocents », a-t-il conclu.
Nakadi : le chemin de la Palestine
Une deuxième position a été exprimée par le commandant des Bassidjis, le corps des volontaires qui compte des centaines de milliers de membres, le général Mohammad-Reza Naghadi. Il a assuré que quelque soit la frappe infligée à la Syrie, il en découlera de graves ripostes qui permettront d’ouvrir la voie à la libération de la Palestine.
M. Nakadi s’est exprimé en marge d’un forum organisé à Téhéran pour célébrer le martyre de 17 mille iranien victimes du terrorisme, commandité par les Américains selon lui.
« Les ennemis voudraient aujourd’hui asséner un coup à la résistance en Syrie, sous prétexte de la présumée attaque chimique, mais le but essentiel des Etats-Unis est de régner sur le monde », a-t-il dit. S’interrogeant pourquoi l’usage d’armes chimiques avéré par le régime irakien baassiste ( de Saddam Hussein) contre Halabja et Sardacht ne les a pas tant motivés.
Assurant que la seule solution pour régler toutes les problèmes est d’éliminer l’entité sioniste, le général iranien a appelé le peuple américain à s’éveiller, et à prendre conscience que « ses richesses et sa réputation sont des bouc-émissaires pour la sécurité de l’entité sioniste criminelle ».
« Toute attaque américaine contre la Syrie finira par porter grief aux Etats-Unis eux-mêmes. Pour alléger les sensibilités des peuples libres, ils qualifient leur frappe de limitée et petite, mais sachez que la moindre offensive provoquera une riposte de la part des peuples libres et accélèrera l’extinction de la puissance américaine et son hégémonie », a-t-il poursuivi.
Et de conclure : « l’attaque contre la Syrie va ouvrir la voie à la libération de la Palestine, parce que le peuple iranien et les autres peuples de la région qui évitent l’affrontement pour des raisons internationales seront poussés par cette offensive à les ignorer et à réagir pour faire face aux Etats-Unis ».
Rafsandjani : Tout le Moyen Orient
Quant à l’ancien président iranien cheikh Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, il a dit s’attendre à ce que « l’aventure américaine dans la région ne se limite pas à la Syrie, mais devrait englober toute le Moyen Orient.
Rafsandjani qui s’exprimait au cours d’une réunion du Conseil de discernement de l’intérêt du régime, qu’il préside, a mis l’accent sur le rôle israélien pour allumer les guerres américano-occidentales dans la région. « Il se peut très bien qu’ils puissent commencer la guerre selon leur gré, mais sa fin ne sera pas soumise à leur volonté », a-t-il assuré.
Cheikh Rafsandjani a tenu a rappeler le rôle stratégique de la Syrie dans la région qui « est comme une citadelle face à l’entité sioniste », avant de conclure que l’Iran doit agir avec éveil face aux aventures américaines qui traversent la région comme un nuage noire.
Visite parlementaire en Syrie et au Liban
Une délégation parlementaire iranienne est arrivée ce samedi en Syrie pour "examiner la situation en Syrie (...) et condamner l'utilisation d'armes chimiques par les groupes terroristes", a annoncé un responsable du parlement.
"L'objectif de cette visite est d'examiner la situation en Syrie, condamner l'utilisation d'armes chimiques par les groupes terroristes et insister sur la nécessité de trouver une solution politique à la crise syrienne", a déclaré Hossein Cheikholislam, cité par le site du parlement iranien.
Selon un autre responsable parlement, la délégation de trois membres dirigée par Allaeddine Boroujerdi, le président de la Commission des Affaires étrangères du parlement, doit rencontrer le président syrien Bachar al-Assad.
L'Iran, principal allié régional de Damas, a multiplié ces derniers jours les mises en garde contre toute action militaire contre la Syrie évoquée par les Etats-Unis, la France et la Turquie.
Vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, s'est entretenu au téléphone avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, pour "mettre en garde contre toute aventurisme qui aura des conséquences graves" pour toute la région, selon des médias iraniens.
M. Zarif a également appelé une douzaine de ministres des Affaires étrangères de pays européens (France, Italie, Autriche, Portugal, entre autres) et arabes (dont le Koweït et la Jordanie) pour "condamner l'utilisation d'armes chimiques" en Syrie et "critiquer les tentatives belliqueuses (des Etats-Unis et leurs alliés, ndlr), et s'inquiéter des conséquences de toute action militaire dans la région", toujours selon des médias.