Cameron dit "comprendre et soutenir" la décision d’Obama.
Le président américain Barack Obama a écarté une action militaire à court terme contre la Syrie, en annonçant samedi sa décision de principe de frappes contre la Syrie, mais pas avant un feu vert du Congrès.
Juste avant cette déclaration présidentielle, que personne à Washington n'avait anticipée, la Syrie avait martelé que son armée était "mobilisée", le "doigt sur la gâchette" face à l'éventualité d'une frappe. L’Iran et la Russie avaient même renouvelé leurs mises en garde aux Etats-Unis.
Obama a donc déclaré solennellement depuis la Roseraie de la Maison Blanche avoir "décidé que les Etats-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien".
Washington, a-t-il affirmé, est "prêt à frapper quand nous le choisirons (...) demain, la semaine prochaine ou le moins prochain".
Mais quelques secondes plus tard, le président, grand sceptique de l'interventionnisme militaire à tout crin, a fait part de sa "seconde décision": "Je vais demander l'autorisation des représentants des Américains au Congrès pour un usage de la force", a-t-il annoncé en exhortant les élus à soutenir cette demande au nom de la "sécurité nationale".
Avant ce coup de théâtre, Obama avait appelé son homologue français François Hollande, a confié un responsable de la Maison Blanche. La France, que le secrétaire d'Etat John Kerry avait qualifiée vendredi de "plus ancienne alliée" de l'Amérique, est en effet propulsée en première ligne aux côtés des Etats-Unis pour une éventuelle agression militaire contre la Syrie, après le forfait du Royaume-Uni.
Vote au Congrès à l'issue incertaine
Le Premier ministre britannique David Cameron, qui a subi un camouflet jeudi devant son Parlement ayant rejeté une intervention militaire, a écrit samedi soir sur Twitter "comprendre et soutenir la position" du président Obama.
La Maison Blanche a formellement demandé samedi au Congrès américain son autorisation pour mener des frappes militaires en Syrie, afin de permettre au président Barack Obama de "faire cesser" et "prévenir" les attaques avec des armes chimiques.
Mais le débat à la Chambre des représentants américaine -- la chambre basse du Congrès -- voulu par M. Obama ne débutera pas avant le 9 septembre.
Quoi qu'il en soit, ce vote au Congrès - à l'issue très incertaine - interviendra après le sommet du G20 des 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg, en présence du président russe Vladimir Poutine et du président Obama.
Le chef de l'Etat russe, allié principal de la Syrie, a qualifié samedi d'"absurdité totale" les accusations d'attaque chimique visant Damas, rejetant l'idée que l'armée syrienne ait pu "fournir un tel prétexte" à une intervention étrangère. M. Poutine a demandé aux Etats-Unis de montrer leurs preuves à l'ONU. Faute de quoi, "cela veut dire qu'il n'y en a pas", a insisté le président russe qui a dépêché deux nouveaux bateaux de guerre en Méditerranée.
L'analyse des échantillons pourrait prendre "jusqu'à trois semaines"
Les inspecteurs de l'ONU chargés d'enquêter sur l'attaque chimique du 21 août avaient quitté la Syrie samedi, après avoir recueilli témoignages et échantillons de cheveux et urine de victimes présumées. Ils ne tireront "aucune conclusion" avant le résultat d'analyses de laboratoire en cours, a précisé un porte-parole de l'ONU.
Et l'analyse scientifique pourrait prendre "jusqu'à trois semaines", a précisé l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye, où sont arrivés dans l'après-midi les inspecteurs.