L’invasion de l’Irak en 2003 avait été justifiée par la présence d’armes de destruction massive qui n’ont jamais été découvertes.
La droite française se démarque désormais clairement de François Hollande sur la crise syrienne, en mettant en garde le président socialiste contre toute décision hâtive d'intervenir militairement au côté des Américains.
L'ex-Premier ministre François Fillon et le président de l'UMP Jean-François Copé ont tiré la sonnette d'alarme à 24 heures d'intervalle devant les risques d'une action militaire contre le régime syrien, que Paris, comme Washington, tient pour seul responsable de l'attaque chimique qui, selon Washington, a fait 1.429 morts à Damas le 21 août.
Trois jours après avoir approuvé l'attitude de François Hollande dans le dossier syrien - il l'avait trouvé mercredi "juste sur la forme comme sur le fond" - Jean-François Copé a nettement pris ses distances, alors que, selon un sondage BVA, 64% des Français sont hostiles à une intervention armée.
Insistant sur le fait que "la France doit conserver sa totale liberté d'initiative" vis-à-vis des Américains, M. Copé lui a demandé samedi d'"attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU" avant de passer à l'action militaire. "Le syndrome irakien est présent dans tous les esprits", a fait valoir le numéro un de l'UMP.
L'invasion de l'Irak en 2003 par une coalition emmenée par les Etats-Unis et à laquelle la France n'avait pas participé, avait été justifiée par la présence d'armes de destruction massive qui n'ont jamais été découvertes.
Pour M. Copé, si la responsabilité de Damas était avérée, on ne pourrait cependant "laisser impuni le gazage d'innocents, de femmes et d'enfants". Il a déploré ne pas avoir les "informations nécessaires", François Hollande ayant selon lui "refusé obstinément de recevoir" les chefs de parti.
La veille, François Fillon, par ailleurs en compétition avec Jean-François Copé pour le leadership au sein de l'opposition en vue de l'élection présidentielle de 2017, est apparu encore plus hostile à toute intervention militaire.
Soulignant que la France "ne peut agir à la légère et à la remorque de quiconque, fussent-ils ses alliés et amis américains", il a exhorté le président Hollande à "bien mesurer" les "dangers" d'une action militaire, alors que "la région est une poudrière".
Selon l'ancien Premier ministre, "la seule issue à la guerre civile et confessionnelle qui déchire la Syrie passe par une négociation entre les belligérants, avec notamment le concours de la Russie, de l'Arabie Saoudite et de l'Iran".