Il est "temps de demander à la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de prendre des mesures de dissuasion" contre le régime syrien.
L'Arabie saoudite et l'opposition syrienne ont plaidé dimanche soir devant la Ligue arabe, divisée sur le sujet, en faveur d'un soutien à des frappes internationales contre la Syrie.
"Toute opposition à une action internationale ne peut être qu'un encouragement pour le régime syrien à poursuivre ses crimes", a prétendu le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, devant ses homologues de l'institution panarabe.
Il est "temps de demander à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités et de prendre des mesures de dissuasion" contre le régime syrien, a-t-il ajouté, plaidant pour une "décision ferme" à l'issue de la réunion ministérielle de la Ligue arabe.
Selon lui, le peuple syrien, "sentant l'incapacité des Etats arabes à répondre à ses appels à l'aide répétés a été contraint de lancer un appel à l'aide à la communauté internationale".
Plusieurs pays arabes s'opposent à toute intervention internationale, avançant notamment le refus d'une "ingérence étrangère".
Mais pour le prince Saoud, il est trop tard pour parler d'ingérence, "car c'est le régime syrien qui a ouvert les portes en faisant entrer les Gardiens de la révolution iraniens et les forces du Hezbollah, jusqu'à ce que la Syrie devienne ce qu'on peut appeler une terre occupée". Il n'a cependant pas parlé des milliers de combattants étrangers soutenus par l'Arabie.
Aussitôt après l'allocution du prince Saoud, le chef de la soi-disant coalition de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, a plaidé dans le même sens.
Il a exhorté la Ligue arabe à prendre une décision pour "libérer la Syrie du Hezbollah, des forces iraniennes et des milices irakiennes radicales introduites par Bachar al-Assad", prétendant qu'évoquer une ingérence était "un luxe" face aux "assassinats commis chaque jour par le régime".
Ces derniers jours, les Etats-Unis avaient cité l'organisation panarabe parmi les alliés possibles pour une action armée. Mais la Ligue arabe est profondément divisée, des pays comme l'Egypte, l'Algérie, l'Irak, le Liban ou la Tunisie s'étant déjà dits opposés à une telle intervention.
Le président américain Barack Obama a annoncé samedi son intention de demander l'accord du Congrès avant de mener des frappes, repoussant l'échéance de cette intervention, à laquelle de nombreux pays ont refusé de s'associer ou se sont déjà opposés, dont trois grandes membres du Conseil de sécurité de l'ONU -Grande-Bretagne, Chine et Russie.