La crainte d’infiltration est telle que la NSA avait prévu l’année dernière d’enquêter sur au moins 4.000 personnes qui avaient obtenu une habilitation de sécurité
Al-Qaïda et d'autres groupes considérés comme ennemis ont cherché à plusieurs reprises à infiltrer les agences de renseignement américaines, ce qui a amené celles-ci à lancer des enquêtes sur des milliers de leurs employés, a rapporté lundi le Washington Post.
La CIA a révélé qu'environ un cinquième des postulants à un emploi présentant un profil suspect avait "des liens significatifs avec des terroristes et/ou des services de renseignement hostiles", écrit le journal en citant un document confidentiel.
Le document a été remis au journal à une date non précisée par Edward Snowden, l'ancien consultant de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) en fuite, qui a obtenu l'asile temporaire en Russie.
Bien que le document ne donne pas de détails sur la nature des liens terroristes ou hostiles des candidats, il cite le plus souvent le Hamas, le Hezbollah, Al-Qaïda et ses affiliés.
La crainte d'infiltration est telle que la NSA avait prévu l'année dernière d'enquêter sur au moins 4.000 personnes qui avaient obtenu une habilitation de sécurité.
La NSA a surveillé des activités potentiellement suspectes de membres du personnel en passant au crible des milliards de frappes sur les claviers des ordinateurs de travail.
Les comportements suspects incluent la consultation de bases de données confidentielles par des personnes qui n'y ont pas accès habituellement ou le téléchargement de certains documents, ont expliqué au Post deux personnes familières du logiciel utilisé pour surveiller le personnel.
Mais le programme, qui a couté des millions de dollars, a connu des retards importants, et n'a surtout jamais détecté Snowden copiant un large éventail de documents hautement confidentiels de la NSA.
"Au cours des dernières années, un petit nombre de candidats à la CIA ont été signalés pour divers problèmes", a déclaré un responsable.
"Durant cette période, une personne sur cinq de ce petit groupe avait effectivement des liens significatifs avec des services de renseignement hostiles et/ou des groupes terroristes".
Selon le même document confidentiel, la NSA serait en train de créer une énorme base de données appelée Wildsage pour partager des renseignements sensibles entre les centres de cyber sécurité. Mais cette base de données pourrait elle-même être infiltrée, craignent les agences de renseignement américaines.
Celles-ci ont intensifié l'examen des menaces internes après la divulgation de centaines de milliers de documents confidentiels par WikiLeaks en 2010.
Le responsable de cette plus grande fuite de l'histoire des Etats-Unis, le soldat Bradley Manning, un analyste du renseignement qui s'appelle maintenant Chelsea Manning, a été condamné fin août à 35 ans de prison.
En 2011, le Congrès avait chargé le directeur du renseignement national James Clapper de mettre en place un "programme de détection automatisé des menaces internes" pour empêcher à l'avenir des fuites du type Wikileaks ou identifier des agents doubles.
Mais le projet a été retardé à plusieurs reprises, ajoute le Washington
Post.