26-11-2024 07:55 AM Jerusalem Timing

Attentats de Tripoli et de la banlieue : l’énigme des voitures piégées

Attentats de Tripoli et de la banlieue : l’énigme des voitures piégées

La voiture Kia qui a explosé à Bir elAbed provenait d’un pays arabe et n’a pas été volée de Khaldeh.

Des sources sécuritaires informées ont révélé
au quotidien libanais assafir des informations « documentées » liées
aux derniers développements des enquêtes en cours sur les deux attentats contre
la banlieue Sud et le Nord Liban. D’après ces informations, la voiture Kia qui
a explosé à Bir elAbed banlieue Sud) le 9 juillet dernier n’a pas été volée de
Khaldeh, mais elle se trouvait dans un pays arabe avant qu’elle ne soit bourrée d’explosifs.

Ces informations sont basées sur des données
techniques mais aussi sur la réponse fournie par la compagnie Kia qui a informé
dernièrement les services sécuritaires concernés que le numéro de série de
ladite voiture n’était pas conforme à celui de la voiture qui a été utilisée
dans l’attentat : « Nous n’exportons pas ce modèle au Liban, mais à
un seul pays arabe », a assuré la compagnie aux parties sécuritaires
compétentes, expliquant que le moteur de la voiture est chinois.

Les services concernés dans les enquêtes en
cours tentent d’établir des facteurs communs entre les sources des voitures
piégées et le mode des explosions.

Selon une source de sécurité s’exprimant à
assafir, la dernière personne ayant acheté la voiture « Ford » (celle
qui a explosé devant la mosquée assalam à Tripoli : ndlr) est la même qui
a acheté la voiture qui a explosé devant la mosquée attaqwa.

Alors que l’identité complète du type qui a
acheté la voiture tout terrain (probablement de type GMC-Envoy) et
« Ford » (modèle 1997, acheté d’une personne de la famille CH. à
5800$) a été révélée, le véritable problème réside dans l’identification de la
dernière personne ayant acheté la voiture du type BMW qui a explosé à Rweiss.

 Recherche de l’identité du propriétaire de la voiture de Rweiss

Des parties bien informées dans un certain
service sécuritaire professionnel soulignent que l’énigme essentielle est de
pouvoir répondre à la question : Qui a acheté la BMW de H.T. recherché par
la justice et réfugié dans un certain village ? Sachant qu’aucun service
sécuritaire officiel n’a pu l’interroger, mais une certaine partie politique l’a simplement « interrogé ».

L’un des prisonniers de Roumieh, qui a pu
obtenir la voiture BMW d’une façon illégale, est celui qui a dénoncé H.T.,
assurant avoir acheté de lui cette voiture récemment.

En effet, les enquêteurs sont parvenus à des
données « sures » au sujet des trois voitures qui ont explosé à Bir
elAbed et à Tripoli. Ils sont en train de rechercher la dernière personne qui a
reçu la voiture de H.T. pour pouvoir établir le dernier constat.

Il serait probable que la personne qui a
acheté les deux voitures à Tripoli soit la même qui a acheté les deux autres de
la banlieue Sud. Des personnes concernées dans les enquêtes
s’interrogent : « Puisque des parties politiques et sécuritaires
déterminées ont identifié l’identité de celui qui a acheté la voiture piégée à
Rweiss, pourquoi n’a-t-on pas demandé aux services de sécurité de l’arrêter, ou
au mois ne nous a pas communiqué son nom ? ».

Malgré la présence de « détails »
préliminaires sur l’identité de la dernière personne (non libanaise) qui a
acheté la BMW de H.T., les services sécuritaires ont encore besoin de
« preuves techniques » pour le confirmer. Une fois cette information
confirmée, le lien entre les quatre explosions apparaitra « clairement ».

Le mode de l’explosion

Pour les parties concernées qui enquêtent sur
les quatre explosions, les attentats ont été perpétrés à l’aide d’une minuterie
et non pas à l’aide d’un appareil téléguidé à distance. Selon des sources bien
informées, « si le mode de l’explosion à distance était adopté dans les
attentats de Tripoli, il aurait fait deux massacres plus horribles encore.
L’auteur de l’attentat aurait pu attendre la sortie des fidèles de la mosquée
pour déclencher l’explosion ».

Mais le recours à la minuterie dans les quatre
attentats, surtout à Tripoli, montre que l’auteur connait bien la région. Selon
une source judiciaire s’exprimant à assafir, l’explosion en face de la mosquée
attaqwa a eu lieu 7 minutes avant l’explosion de la voiture devant la mosquée
assalam. L’auteur connait que cheikh Salem Rafei termine son prêche de vendredi
avant cheikh Bilal Baroudi.

En effet, l’auteur avait fixé la minuterie
simultanément avec la sortie des fidèles de la mosquée, mais à cause d’une
coupure du courant électrique cheikh Salem Rafei a terminé tard son prêche et
la voiture a explosé avant la sortie des fidèles.

Alors que les officiers concernés refusent de
s’approfondir dans les analyses politiques à partir des informations
disponibles, ils assurent que « ce qui a eu lieu à Tripoli visait à
déclencher une discorde confessionnelle, suite aux attentats de la
banlieue ».

Et au moment où le département des
renseignements des forces de sécurité pointe un doigt accusateur aux services
de renseignements syriens dans les deux explosions de Tripoli, « nous
sommes convaincus qu’aucune partie politique libanaise éminente n’a de lien ni
de près ni de loin avec les attentats », affirme une source éminente audit
département.

 

Implication d’al-Qaida ?

D’après les enquêtes sécuritaires chez certains
services officiels et les dessins approximatifs des auteurs des attentats, on
constate que les responsables des attentats aux voitures piégées sont liés à
des parties de renseignements internationales, alors que les attentats
terroristes tels l’implantation de charges explosives sur la route de la Békaa
et les tirs de roquettes sur la banlieue, Yarzeh, et la Palestine occupée sont
dirigées par des groupes individuels.

Et alors qu’on accuse l’organisation
terroriste d’al-Qaida de responsabilité après chaque attentat, des sources
sécuritaires bien informées affichent des doutes sur cette éventualité,
affirmant que ladite organisation est occupée par la guerre en Syrie, et par la
suite, elle a besoin du Liban comme base-arrière pour le passage des combattants.
Ceci dit, toute instabilité sécuritaire au Liban entravera l’action des
combattants au Liban qui seront poursuivis par les services de sécurité.

Mais la véritable catastrophe selon des
sources sécuritaires aura lieu lorsqu’al-Qaida prendra la décision de
transformer le Liban en une terre du jihad. C’est ainsi qu’on aura affaire à
des attentats suicides basés sur des raisons religieuses fabriquées.


Des sources sécuritaires officielles révèlent à assafir que les roquettes
tirées sur la banlieue Sud et Yarzeh portent des empreintes sécuritaires
similaires aux roquettes qui ont été tirées sur « Israël ». Des
groupes indépendants d’al-Qaida sont responsables de ces tirs. De même source
on indique que l’objectif des tirs de roquettes sur « Israël » est
d’entrainer le Hezbollah dans une guerre avec Israël. « Les groupes
terroristes arrêtés en 2007 pour avoir tiré des roquettes en direction de la
Palestine occupée ont reconnu avoir voulu entrainer le Hezbollah dans une
guerre avec Israël ».

 

Responsabilité de groupes indépendants

 

Bien que les groupes responsables des
attentats terroristes soient affectés par le style d’al-Qaida, les derniers
tirs de roquettes et les charges explosives ne sont que « des actes
individuels » qui manquent d’organisation et d’entrainements. C’est ce
qu’ont révélé les aveux du groupe arrêté par le département des renseignements
à Tarik Jdidé. En effet, ce groupe a reconnu qu’il planifiait des attaques aux
voitures piégées dans la banlieue Sud. Ce groupe avait loué un dépôt pour
le rassemblement de charges explosives avant qu’il ne soit découvert et ses
membres arrêtés.

Les aveux des éléments du groupe composé de
trois personnes et dirigé par G.S. ont mené au résultat suivant :
« Nous avons voulu commettre des attentats pour se venger de la banlieue,
et nous avons préparé les outils nécessaires à partir d’efforts personnels.
Nous n’appartenons à aucune organisation », a dit l’un des éléments du
groupe au département sécuritaire concerné.

Par ailleurs, les enquêtes avec le réseau de
Darayya ont montré que les auteurs manquent de professionnalisme et
d’entrainements, tout comme les responsables des tirs de roquettes sur Yarzeh
et la banlieue Sud.

A partir de là, une question principale se
pose : Les services de sécurité qui pourchassent les terroristes après les
attentats, sont-ils en mesure d’adopter des mesures préventives qui anticipent
« l’éveil » des groupes qui attendent « le feu vert »
d’al-Qaida ?

source: assafir