Et des centaines au moins ont été tués et massacrés par les miliciens.
Près de 450.000 chrétiens syriens sont réfugiés ou déplacés, a affirmé mardi à Amman Grégoire III Laham, le patriarche de l'église catholique melkite, mettant en garde contre des frappes étrangères qui "augmenteraient les souffrances" de cette communauté en Syrie.
"Environ 450.000 chrétiens syriens ont quitté leurs maisons dans de nombreuses villes syriennes vers d'autres endroits à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour fuir la violence" depuis mi-mars 2011 --début de l'insurrection armée en Syrie , a déclaré à l'AFP Grégoire III Laham, le patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem.
Le chiffre avancé par ce responsable religieux fait écho aux estimations du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), qui a déclaré mardi que plus de six millions de Syriens sur 22 millions d'habitants sont réfugiés ou déplacés.
"Les frappes prévues contre la Syrie augmenteraient les souffrances des chrétiens et conduiraient à la destruction de la Syrie, de ses chrétiens, de ses musulmans et personne ne serait épargné", a ajouté le patriarche Grégoire III Laham en marge d'une conférence sur les défis rencontrés par les minorités chrétiennes dans les pays arabes.
"Le plus grand danger pour nous tous est la division du monde arabo-musulman et l'expansion des mouvements takfiris (sunnites extrémistes, ndlr) qui n'accordent pas de place à une pensée différente de la leur", a-t-il encore averti.
De son côté, l'archevêque Mar Swerios Malki Murad, vicaire patriarcal de l'église orthodoxe syriaque à Jérusalem et en Jordanie a confirmé l'opposition des participants de la conférence à des frappes étrangères.
"Peu importe le temps nécessaire, le dialogue est préférable aux guerres et aux déplacements de populations", a-t-il détaillé, à l'unisson du pape François qui a appelé à jeûner et prier samedi contre toute solution armée en Syrie.
Les responsables religieux participants à la conférence ont par ailleurs réclamé la libération des évêques Yohanna Ibrahim et Boulos Yaziji enlevés depuis le mois d’avril dernier dans une région d'Alep contrôlée par les rebelles.
En Syrie, les chrétiens qui représentent 5% de la population, sont nombreux à soutenir le régime de Bachar al-Assad. Ils ont été victimes dès le début de l’insurrection de plusieurs massacres et comptent dans leurs rangs des centaines de victimes. Ils ont été les premiers à révéler la présence en Syrie de miliciens aussi bien syriens qu’étrangers, aux affinités salafistes et takfiries (takfiristes), alors que les medias arabes et occidentaux refusaient de le croire, ou n’y faisaient jamais allusion.