La commission de l’Energie de l’Assemblée nationale a déploré "la chute de production "à presque zéro" et la perte par l’Etat de plusieurs milliards de dollars
Le Premier ministre libyen Ali Zeidan a averti mercredi que la crise qui oppose les gardes des installions pétrolières au gouvernement "ne pourra plus durer longtemps" qualifiant de "crime de trahison" la fermeture de terminaux pétroliers.
"La fermeture des terminaux pétroliers est un crime assimilable à un crime de trahison", a indiqué M. Zeidan, soulignant que les gardes des installations pétrolières avaient trahi la confiance placée en eux en profitant de leur fonction pour bloquer certains sites pétroliers.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement est en effet en conflit ouvert avec un groupe de gardes qu'il accuse de chercher à détourner du brut, ces derniers accusant à leur tour les autorités de vendre du pétrole de façon irrégulière.
"Cela ne pourra plus durer longtemps", a averti le chef du gouvernement libyen lors d'une conférence de presse, ajoutant que "l'Etat sera dans l'obligation de réagir lorsque les choses auront atteint un point de non-retour", sans donner plus de précisions.
Selon lui, les autorités continueront à privilégier les moyens pacifiques et la négociation pour régler ce problème et "préserver l'unité nationale et le sang des Libyens".
Des parlementaires libyens ont appelé lundi les ex-rebelles à intervenir pour mettre fin à la fermeture des installations pétrolières face à laquelle l'Etat semble impuissant.
La commission de l'Energie de l'Assemblée nationale a déploré "la chute de production "à presque zéro" et la perte par l'Etat de plusieurs milliards de dollars provoquée par ces troubles dans le secteur pétrolier du pays.
La production du brut a chuté à moins de 100.000 barils par jour, selon un membre de cette commission, Saad Ben Chrada alors qu'elle s'établit, hors période de conflit, autour de 1,5 à 1,6 million b/j.
Le pétrole, qui représente plus de 80% du PIB de la Libye, rapporte entre 55 et 60 milliards de dinars libyens (entre 43,5 et 47,5 milliards de dollars) au pays par an.
Le Premier ministre Ali Zeidan a également annoncé mercredi une augmentation des de 20 % des salaires des fonctionnaires, expliquant cette hausse par "le souci de permettre aux citoyens de faire face à l'inflation et à la situation économique du pays".
Le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en Libye était fixé à 450 dinars libyens, soit 350 dollars.