La première attaque contre le gazoduc, situé dans le nord du Sinaï a eu lieu le 5 février dernier.
Des inconnus ont attaqué à la bombe mercredi un gazoduc égyptien alimentant « Israël » et la Jordanie, poussant les autorités à couper l'approvisionnement, selon une source de sécurité et l'agence officielle Mena.
L'attaque est intervenue deux semaines après la décision des nouvelles autorités en Egypte de revoir tous les accords gaziers, y compris avec l'entité sioniste, et d'ouvrir des enquêtes sur des contrats controversés de vente du gaz à « Israël ».
Elle a visé le centre de distribution et d'exportation du gaz vers Israël et la Jordanie, situé au niveau du village al-Sabil dans la région d'al-Arich, dans le Sinaï.
D'après une source de sécurité, la bombe a été actionnée à distance et provoqué d'importantes flammes. Majdi Taoufic, président de la compagnie Gasco qui gère le gazoduc, a ensuite affirmé que le feu avait été "maîtrisé".
Aucun groupe n'a revendiqué l'attaque qui a eu lieu vers 04H30 (02H30 GMT).
Une série d'enquête
L'attaque s'est produite en outre en pleine enquête du parquet égyptien sur des contrats controversés avec l'entité sioniste qui ont fait perdre à l'Etat des milliards de dollars.
L'enquête est remontée jusqu'au président déchu Hosni Moubarak, qui selon la presse locale a été entendu sur ce dossier la semaine dernière mais a nié être au fait des détails de ces contrats conclu en 2005.
Ses deux fils, Gamal et Alaa, soupçonnés d'avoir touché des commissions importantes pour approuver des exportations de gaz égyptien vers l’entité sioniste,
ont été aussi interrogés sur ce dossier. Tous deux sont détenus à la prison de Tora au Caire.
Deux anciens ministres du Pétrole, Sameh Fahmi et Mahmoud Latif, en détention, sont accusés d'avoir fait perdre à l'Etat 714 millions de dollars en vendant à « Israël » du gaz naturel à un prix inférieur au marché.
Il y a encore une certaine quantité de gaz dans le gazoduc en « Israël »
En « Israël », le ministre israélien des Infrastructures Uzi Landau a déclaré que l'attentat n’a pas provoqué jusqu’à présent de coupures d'électricité.
"Il y a encore une certaine quantité de gaz dans le gazoduc, et nous allons l'utiliser et ensuite la compagnie d'électricité (israélienne) devra trouver des alternatives avec notre propre gaz ou en utilisant du charbon ou du mazout", a-t-il dit.
Pour Landau, le "gaz est la partie la plus importante du volet économique du traité de paix conclu entre les deux pays" signé en 1979.
Un haut responsable du ministère israélien de la guerre, Amos Gilad, a affirmé que "l'essentiel est que le gouvernement égyptien suive une politique claire pour assurer la fourniture de gaz et maintenir l'accord de paix.
La situation est très délicate, la seule politique possible est de se fier aux Egyptiens".
L'Egypte est le premier pays arabe à avoir conclu la paix avec Israël en 1979, un geste salué par la communauté internationale mais impopulaire au sein
de la population, très critique envers la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens.
L'Egypte fournit 43% du gaz naturel consommé en « Israël », où 40% de l'électricité est produite à partir de cette source d'énergie.
Arrêt de l'approvisionnement en Jordanie
De son côté, la Jordanie dont le gaz égyptien couvre 80% des besoins pour la production d'électricité, et qui importe 6,8 millions de mètres cubes de gaz par jour
d'Egypte, a confirmé l'arrêt de l'approvisionnement.
Le 5 février, en pleine révolte populaire en Egypte contre Moubarak chassé du pouvoir le 11 février, une attaque à l'explosif qui n'avait pas été revendiquée a visé ce gazoduc provoquant également l'arrêt de l'approvisionnement qui avaient repris en mars.