Washington bâtit une coalition, notamment avec Paris, affirme Kerry. Sept pays de l’UE soutiennent une intervention en Syrie sans mandat de l’ONU.
Le secrétaire d'Etat John Kerry a assuré mercredi que les Etats-Unis bâtissaient une coalition internationale pour d'éventuelles frappes militaires contre la Syrie, notamment avec la France et des pays arabes.
"Nous construisons (une coalition) avec d'autres pays, dont ceux de la Ligue arabe", a déclaré M. Kerry devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, où il a vanté les mérites de frappes contre la Syrie.
"Des pays ont exprimé leur volonté d'agir", a détaillé le ministre, citant "l'Arabie saoudite, les Emirats, les Qataris, les Turcs et les Français", insistant sur le fait que Paris s'était "porté volontaire" pour s'associer à Washington dans une possible action militaire contre la Syrie.
Les Etats-Unis ne veulent pas s'impliquer militairement sur le terrain en Syrie, mais entendent "dégrader" son arsenal chimique et la "dissuader" de s'en servir de nouveau comme il y a deux semaines, en allusion à une attaque chimique présumé près de Damas.
M. Kerry a répété qu'en aucun cas son pays n'enverrait des "troupes au sol" et s'engagerait dans "la guerre civile".
D'après lui, les Etats-Unis ont communiqué avec plus d'une centaine de pays, dont 57 ont reconnu que le régime syrien avait utilisé des armes chimiques. Et "un certain nombre d'entre eux ont demandé de faire partie d'une opération militaire", a affirmé M. Kerry, citant encore "la Turquie, membre de l'Otan" et "les Français".
Les pays arabes prêts à financer l'intervention américaine
Le secrétaire d'Etat a en outre fait savoir que des "pays arabes avaient offert de supporter les coûts (financiers) d'une éventuelle action armée".
"Les pays arabes nous ont effectivement proposé de couvrir les frais de l'opération militaire (...). Nous examinons cette proposition", a indiqué le chef de la diplomatie américaine.
La Ligue arabe a exclu la Syrie de ses rangs, tandis que certains pays arabes fournissent des armes à la rébellion syrienne et étrangère. L'Arabie saoudite et le Qatar sont considérés comme les principaux sponsors des anti-Assad.
Un conflit armé avec Moscou improbable
Par ailleurs, Kerry a estimé qu’"une éventuelle intervention américaine en Syrie ne débouchera pas sur une confrontation armée entre Washington et Moscou".
Une chose est sûre, aux yeux de Kerry, "les trois principaux soutiens de Assad sont l'Iran le Hezbollah et la Russie et le reste du monde a en horreur ce qui se passe".
Le chef d'état-major de l'armée américaine Martin Dempsey a toutefois précisé qu'un rapport sur une possible riposte de Moscou en cas de frappes contre la Syrie serait présenté aux membres du Congrès à huis clos.
M. Kerry s'est exprimé pendant plus de quatre heures devant cette commission de la Chambre au lendemain d'une première audition devant la commission du Sénat, laquelle a approuvé le projet de frappes.
Les allocutions ont été perturbées par des militants pacifistes: mercredi, ils étaient assis derrière M. Kerry, levant leurs mains ouvertes maculées de peinture rouge en signe de protestation silencieuse.
Sept pays de l’UE soutiennent une intervention en Syrie sans mandat de l’ONU
Une source diplomatique à Bruxelles a annoncé que, en plus de la France, six États de l’Union européenne soutiennent une intervention militaire contre la Syrie sans mandat du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Parmi les pays de l’Union européenne, le Danemark, la Croatie, la Roumanie, la Grèce, la Lettonie et Chypre sont formellement en faveur d’une opération militaire en Syrie sans mandat du Conseil de sécurité de l’ONU », ajoute la source.
La position commune de l’Union européenne en ce qui concerne une éventuelle intervention militaire en Syrie sera adoptée par les ministres des Affaires étrangères des 28 qui se rencontreront les 6 et 7 septembre à Vilnius.