Pour l’opposition, le gouvernement profite du silence de la communauté internationale pour poursuivre la persécution.
Après la mort de 4 détenus bahreinis sous la torture, l'administration américaine, s’est contenté de se dire inquiète du sort des opposants politiques retenus prisonniers à Bahreïn.
Les Etats-Unis sont "très préoccupés" par "la détention d'opposants et de figures de l'opposition", a déclaré mardi Jacob Sullivan, un conseiller de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.
"Nous avons exprimé nos condoléances pour ceux qui sont morts en détention, et nous demandons instamment au gouvernement que tous ceux qui sont en détention soient traités équitablement et dans le respect des principes" universels, a-t-il ajouté.
Rappelons que près de 3000 bahreinis ont été arrêtés par les forces bahreinis, et 650 autres sont portés disparus.
Les Bahreïnis dénoncent une campagne de persécution
Les autorités à Bahreïn continuent de persécuter les chiites, majoritaires, en "violant systématiquement" les droits de l'Homme, sept semaines après avoir réprimé la contestation, soutiennent des militants.
Poursuites devant la justice militaire, détention de centaines de personnes, dont des femmes, destructions de mosquées et licenciements arbitraires se multiplient dans le petit royaume du Golfe, affirment ces militants et défenseurs des droits de l'Homme.
La répression des manifestants qui réclamaient des réformes politiques, ont fait officiellement 37 martyrs, selon l’opposition, et 24 morts, selon les autorités.
Au moins 567 personnes, dont 38 femmes, restent en détention, a affirmé à l'AFP un ex-député, Matar Matar, selon lequel trois mille Bahreïnis au total ont été arrêtés lors de la répression des manifestations.
Nous sommes en contact avec les organisations internationales pour signaler les violations systématiques", a-t-il dit, affirmant que le gouvernement profite du "silence de la communauté internationale" pour poursuivre la répression.
"On peut parler maintenant de ségrégation sur une base confessionnelle", a affirmé M. Rajab en citant les cas de descentes de la police dans des hôpitaux et des écoles où on demandait aux employés chiites de se tenir à l'écart des sunnites.
M. Matar, qui a démissionné du Parlement avec 17 autres élus chiites en signe de protestation, a indiqué que les licenciements touchaient principalement les chiites qui ont manifesté ou répondu à l'appel à la grève de la centrale syndicale.
Le gouvernement n'a pas nié des licenciements. Mardi, le ministère de la Santé a indiqué avoir suspendu 30 employés et transmis leurs dossiers à la justice pour "actes criminels".
Même le football n'a pas échappé à cette vague avec la suspension de 150 joueurs et dirigeants alors que des lieux de prière ont été détruits.
"Dix mosquées ont été démolies en une nuit dans le village de Nuwaidrat", a affirmé M. Matar.
Faux, a répliqué le ministre des Affaires islamiques Khaled ben Ali Al-Khalifa selon lequel seules des extensions ont été enlevées. Or, les images provenant du Bahrein prouvent le contraire.
817 personnes restent en détention, selon le Bahrain Centre for Human Rights
Le Bahrain Centre for Human Rights indique pour sa part que 817 personnes restent en détention dont 71 femmes, un "phénomène nouveau à Bahreïn" selon le chef de cet organisme, Nabil Rajab.
L'une des détenues a raconté à l'AFP après sa libération avoir été menacée d'être violée si elle ne reconnaissait pas avoir pris part aux manifestations.
"'Tu ferais bien de le reconnaître, autrement je t'emmène dans une autre pièce où des hommes te feront parler'", lui a dit un officier de police.
Tirée de son école, cette enseignante a été battue dans le véhicule de police où on l'a obligée avec d'autres collègues à répéter des slogans en faveur de la monarchie.
Elle a demandé de ne pas révéler son lieu de travail, disant avoir été menacée au cas où elle parlerait publiquement des conditions de sa détention.
Elle dit avoir partagé sa cellule avec des femmes médecins, infirmières et enseignantes et avoir vu une adolescente battue sauvagement par des policiers.
De nombreuses organisations des droits de l'Homme ont condamné les autorités pour la répression du personnel médical, dont celui de l'hôpital Salmaniya qui a pris fait et cause pour les manifestants.