27-11-2024 07:35 PM Jerusalem Timing

Syrie : la deuxième ville chrétienne d’Orient dans le collimateur des "takfiris"

Syrie : la deuxième ville chrétienne d’Orient dans le collimateur des

Les habitants chrétiens de la ville sont appelés a se convertir à l’Islam. Alep Ouest sous blocus. 13 femmes tuées pour du pain. la bataille des boulangeries fait rage.Le front al-Nosrat va exécuter 10 "jihadistes tunisiens".

Les miliciens extrémistes takfiris de l’insurrection syrienne ont attaqué la deuxième plus importante ville chrétienne d’Orient après Jérusalem Al-Quds.

«  Oui nos frères moudjahidines ont déclaré la bataille de conquête de la capitale des Croisés », reconnait une source proche des miliciens djihadistes pour le journal libanais Assafir.

La ville concernée n’est autre que la ville historique de Maaloula, située à 50 Km au nord-ouest de la capitale, sur l’axe routier international reliant Damas à Homs. Elle abrite un grand nombre d’églises et de couvents. La plupart de ses vestiges date du premier siècle de notre ère, dont le monastère de sainte Thècle, qui comprendrait sa dépouille. Ses habitants parlent encore la langue araméenne de Jésus-Christ, en plus de l’arabe.

L’attaque a été déclenchée par une opération suicide d’un milicien jordanien, contre un barrage de l’armée syrienne, tuant 8 militaires au moins.
« Le frère Abou Hayssam le Jordanien a attaqué le barrage de l’armée nassirienne (alaouite), par la suite, les frères moudjahidines ont lancé l’assaut contre la ville », poursuit cette source.

Hotel Safir MaaloulaL’opération ressemble à celle qui avait été perpétrée contre l’aéroport de Mennegh dans la province d’Alep, lorsqu’un milicien saoudien s’est fait exploser dans une voiture de plusieurs tonnes d’explosifs contre son entrée, pour l’ouvrir à des centaines de miliciens. Certains d’entre eux ont pris position dans les hauts bâtiments.

Une source militaire syrienne a pour sa part expliqué ce qui s’est passé : «  des groupuscules de terroristes se sont infiltrés dans la ville et terrorisé ses habitants ; des accrochages ont eu lieu dans l’entourage de l’hôtel Safir-Maaloula, et des hélicoptères de l’armée syrienne sont intervenus avec l’arrivée de renforts de l’armée syrienne. »

Des menaces incessantes

Citant un habitant de la ville, le journal Assafir assure que les miliciens sont parvenus à imposer leur contrôle sur d’importantes régions de la localité.

Un religieux chrétien ayant requis l’anonymat a pour sa part signalé que « ce qui se passe à Maaloula saigne le cœur. Comme ce qui se passe ailleurs en Syrie ». Ayant quitté la localité depuis quelques jours, il a révélé que le couvent des Grecs catholiques a été fermé dernièrement après les menaces successives qui lui parvenaient.

Couvent Sainte TaklaUne habitante jointe par téléphone au monastère de Mar Takla, qui n'a pas voulu être identifiée, a affirmé pour l’AFP que les jihadistes d'"al-Nosra tirent sur la ville depuis 06H00 (03H00 GMT) avec des obus, des mitrailleuses anti-aérienne et les projectiles ont atteint le centre-ville".
   "C'est la première fois que nous sommes attaqués", a-t-elle ajouté.

Selon la télévision al-Mayadeene, des appels sont lancé via de hauts-parleurs, pour inviter ses habitants chrétiens pour se convertir à l'Islam.

Les milices impliquées dans l’attaque de Maaloula sont le front al-Nosra à Kalamoune, le mouvement des Libres du Levant islamique, et le front de libération de Kalamoune des brigades des petits-fils du prophète.
C’est la milice d’Al-Qaïda de l’Etat islamique en Irak et au levant qui a revendiqué l’attaque suicide.
  

En parallèle à l'attaque contre Maaloula, des accrochages ont éclaté sur la colline de Kalamone et en particulier dans la ville de Rahibiyyé qui a été investie par les miliciens de la Brigade de l’Islam.

Blocus contre Alep ouest

A Alep, les quartiers situés dans les régions ouest font l’objet d’un blocus, pour la deuxième semaine consécutive, et ce depuis que les miliciens se sont emparés de la localité de Khanasser. Les batailles font rage autour de l’hôpital Al-Kindi, de la prison centrale d’Alep et de l’aéroport Kwayrès.

13 femmes tuées

Mercredi, un milicien a ouvert le feu contre un attroupement de femDe jeune miliciens dans le quarteir Salaheddine à Alepmes, à proximité de la boulangerie du quartier Al-Akramiyyé.
Selon des témoins sur place, cités par le journal Assafir, l’auteur du massacre est un milicien qui est parvenu à s’infiltrer dans ce quartier qui se trouve toujours sous le contrôle de l’armée régulière. Il a été arrêté et directement exécuté sur place. Des sources de l’insurrection avancent quant à elles qu’il s’agit « d’un soldat ivre qui voulait s’acheter du pain en dehors du rang, mais les femmes l’en ont empêché ». Des perquisitions ont lieu dans le quartier à la recherche d’autres miliciens.

La bataille des boulangeries

Le milicien français d'origine algérienne Houssam AlCham, qui a combattu dans les rangs d'al-Qaïda en Afghanistan et en Tchétchénie, et a tué en Syrie Mais le massacre pourrait très bien s’inscrire dans le cadre de la bataille des boulangeries auxquelles se livrent les milices entre elles.
Selon l’Agence Asia, les quartiers d’Alep et les régions de sa province font l’objet d’un conflit sans merci entre les différentes milices pour s’emparer des boulangeries en particulier. Mercredi, des accrochages ont eu lieu dans la localite de Jarabless, entre la milice de l’EIIL d’une part et la brigade Youssef Jader (un ancien commandant de la Brigade Tawhid tué dans les combats de la faculté de l’infanterie à Alep).
Des accorages similaires ont également eu lieu dans la localité de Manbaj, où l’EIIL est parvenu à s’emparer des boulangeries et des centres d’approvisionnements, et ce après avoir monté l’opinion publique dans cette région contre le conseil révolutionnaire de l’ASL, et arrêté certains de ses miliciens, accusés de vouloir hausser ou manipuler le prix du pain.

Combats fratricides

Dans le quartier de Boustane al-Kacer, à Alep, des accrochages ont eu lieu entre deux milices : celle du Tribunal religieux, fondé par le front al-Nosra, et celle surnommé Saddam Hussein. Selon la première, une patrouille du tribunal a perquisitionné le siège de la brigade Saddam Hussein, après que des citoyens se sont plaints des exactions  commises par certains de ses membres accusés de commettre des enlèvements et des viols. 3 miliciens de cette dernière et 2 du tribunal ont été tués.

Faille entre les "jihadistes"? 

Deux miliciens libyens de la milice des Mouhajirines tués dans les combats dans la province de LattaquiéPar ailleurs, le front al-Nosra se prépare ce jeudi pour exécuter 10 jihadistes tunisiens accusés de "collaboration avec les services de renseignements américains".

Selon l'agence Asia, les dix Tunisiens ont été arrêtés alors qu'ils tentaient d'installer des cartes électronniques dans les sièges d'al-Nosra , pour facilier leur repérage par les avions américains lors de leur bombardement.

Des rumeurs qui circulent ont rendu compte que "ces espions tunisiens" sont des membres de l'EIIL, qui reproche au front de s'être séparé de ses rangs et d'avoir semé la zizanie parmi les jihadistes.

Démarcation caucase

Des miliciens jihadistes du CaucaseLes miliciens étrangers venus du Caucase ont décidé de se démarquer de la milice d'Al-Qaïda EIIL.

Dans un communiqué -vidéo  posté sur Youtube, l'un de leur commadant affirme que leur milice est venue au pays du Levant pour assister "la révolution syrienne", et indique ne plus combattre  sous l'égide de la milice d'Al-Qaïda, et indépendamment de toute autre milice en Syrie.

les raisons invoquées pour leur séparation sont les suivantes:

Les méthodes takfiris ( d'apostasie) mises en oeuvre par les dirigeants de l'EIIL; provoquer des frictions avec les autres milices venues combattre au pays du Levant, les changements politiques incessants qui induisent en erruer sur les véritables objectifs...

Selon des sources russes, le nombre des miliciens venus en Syrie des régions du Caucase s'élève à près de 200. 

Un médecin tué, car il ne fait pas ses devoirs

Le médecin Mohammad AbiadDans la province nord d’Alep, les miliciens salafistes takfiris  ont tué un médecin de 28 ans, Mohammad Abiad,  qui travailleint dans les hopitaux de fortune. 

La victime a été enlevée de son domicile dans la cité des médecins dans le village Sejjo, avant d’être tué.

Selon une source de l’opposition syrienne, la victime avait fait l’objet de menaces successives de la part des miliciens, avant que l’ordre de sa mort ne soit décrétée, au motif «  qu’il n’observe pas les devoirs religieux et parce qu’il critique fréquemment les moudjahidines ». Il était connu pour ses positions laïques.

Un sportif tué

A Damas, un membre de l’équipe nationale de Tec Wando, Mohammad Ali Neameh a péri dans une attaque à l’obus de mortier contre la salle de sport dans le quartier Mazraa, au cœur de la capitale et 7 syriens ont été blessés.