C’est ce qu’a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, qui semble avoir oublié que son pays bloque toute résolution condamnant "Israël".
L'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power a affirmé jeudi qu'il n'y avait pas de possibilité d'obtenir l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU pour agir en Syrie et a blâmé Moscou pour avoir pris le Conseil "en otage".
Ces critiques particulièrement vives coïncident avec le sommet du G20 de Saint-Pétersbourg (Russie) où Vladimir Poutine accueille les dirigeants mondiaux et dont les discussions doivent être dominées par la Syrie, menacée d'une frappe militaire par Washington.
"Notre opinion (...) est qu'il n'y a pas de possibilité de progrès dans ce Conseil de sécurité", a déclaré à la presse Mme Power, dont le pays bloque toute résolution condamnant les pratiques d’« Israël » à l'encontre des Palestiniens.
Se référant à la dernière initiative occidentale, un projet de résolution britannique justifiant une intervention militaire en Syrie, elle a affirmé que ce texte n'avait d'emblée "aucune chance d'être adopté par la Russie notamment".
La Russie, selon elle, "continue de prendre le Conseil de sécurité en otage" en utilisant son droit de veto, comme elle l'a fait à trois reprises, ou en menaçant de le faire. "Le système a protégé les prérogatives de la Russie, le protecteur d'un régime (syrien) qui a mené avec cynisme l'attaque chimique la plus grave depuis un quart de siècle", a-t-elle prétendu.
La communauté internationale ne doit pas laisser Damas "bafouer les normes internationales" en utilisant des armes chimiques parce que son "protecteur" russe bloque le Conseil, a ajouté Mme Power.
Mme Power a en outre minimisé de récentes déclarations de Vladimir Poutine n'excluant pas de recourir au Conseil s'il obtenait des preuves irréfutables de la culpabilité de Damas.
"Il n'y a rien dans nos relations avec nos collègues russes, a-t-elle dit, qui puisse nous inciter à l'optimisme et nous n'avons rien vu dans les propos du président Poutine qui suggère qu'il y ait une possibilité de progrès au Conseil de sécurité".
Tout en réaffirmant que la solution à long terme en Syrie ne pouvait être que politique, elle a estimé faibles les chances de tenir une conférence de paix dite de Genève 2.
Selon des diplomates à l'ONU, les principaux membres du G20 devaient évoquer à Saint-Pétersbourg les moyens d'accélérer la tenue de Genève 2. Cette conférence est censée préparer une transition politique en Syrie et mettre fin à deux ans et demi d'une guerre qui a fait plus de 100.000 morts.