Le coût d’un seul missile de croisière Tomahawk est estimé à 1,5 million de dollars.
Le coût d’une intervention militaire en Syrie ne se limite pas à des millions de dollars dépensés par jour, mais contribue à la destruction de l’économie mondiale, occidentale et américaine en particulier.
Le secrétaire américain à la guerre Chuck Hagel a récemment estimé devant des élus du Congrès qu'une intervention militaire en Syrie coûterait des dizaines de millions de dollars, l'expérience des offensives passées montre que ce montant pourrait être nettement plus élevé.
Todd Harrison, spécialisé dans l'analyse du budget de la défense pour le "Center for Strategic and Budgetary Assessments", se dit surpris par l'estimation avancée par Chuck Hagel qu'il estime bien trop faible. Il estime que le chef du Pentagone a sans doute voulu parler de ce qui resterait à dépenser sur l'année fiscale 2013 qui prend fin le 30 septembre.
Gordon Adams, spécialiste du budget de la défense, estime pour sa part dans Foreign Policy que le "surcoût" lié à des frappes en Syrie, notamment les primes pour les militaires impliqués ou la consommation de carburant, serait au maximum de "100 à 200 millions de dollars".
Voici les estimations du coût des éléments qui pourraient entrer dans le cadre d'une frappe américaine contre la Syrie :
- Missile de croisière Tomahawk : 1,2 à 1,5 million de dollars par pièce
- Déploiement de bombardier B-2 : 60.000 dollars par heure (avec une moyenne de 18 heures par sortie).
- Déploiement d'un destroyer (navire de guerre) : 2 millions de dollars par semaine.
- Déploiement du groupe aérien d'un porte-avions (80 appareils) : 25 à 40 millions de dollars.
L'essentiel du coût d'une action en Syrie consistera à remplacer les munitions utilisées. Selon Todd Harrison, le Pentagone paiera sans doute les munitions via un budget spécial qui sera demandé au Congrès et qui de ce fait ne serait pas soumis à plafonnement.
"Si l'on tient compte du coût de remplacement des munitions cela (une intervention en Syrie) pourrait coûter un demi-milliard, voire un milliard de dollars, en fonction du nombre de cibles recherchées", estime Harrison.
En 2011, la Navy a largué 221 Tomahawks contre la Libye de Mouammar Kadhafi, dont près de la moitié, soit 110, dans une salve d'ouverture contre 22 objectifs militaires libyens.
Si l'armée de l'air américaine utilise un nombre similaire de missiles pour frapper des objectifs en Syrie, le coût dépasserait 100 millions de dollars.
Selon l'amiral Jonathan Greenert, le chef des opérations navales américaines, les préparatifs n'ont pas nécessité pour l'instant de dépenses imprévues. Tous les navires de guerre américains dans la région le sont dans le cadre d'opérations régulières.
La Navy dispose de quatre frégates en Méditerranée orientale d'où pourront être lancées les frappes ainsi que du porte-avions USS Nimitz et ses navires satellites en mer Rouge.
Selon Greenert, un navire porte-avions en routine coûte 25 millions de dollars par semaine. Si le bâtiment est utilisé sur un théâtre d'opérations militaires, le coût est susceptible de monter à 40 millions de dollars par semaine en raison d'une durée de vol plus longue pour les avions.