Depuis l’éclatement du soulèvement égyptien, se révèlent au grand jour les déficiences du régime banni, accusé d’avoir favorisé un mélange d’oligarchie, de népotisme, de corruption et d’enrichissement illégal. Laquelle a accentué
C’est grâce à ce mélange de népotisme, de corruption et d'oligarchie que les Moubarak et tous ceux qui tournaient autour d’eux ont accumulé des fortunes colossales, aux dépens des autres catégories sociales.
Selon le New York Times, le régime égyptien s'achetait la loyauté politique au prix de privilèges et d’argent.
Ce qui explique la raison pour laquelle la colère des égyptiens est axée sur une catégorie d’hommes d’affaires qui travaillaient dans l’orbite du fils du président, Jamal Moubarak. Dont en particulier l’homme d’affaires égyptien Ahmad Al’Ezz, interdit de voyage, et dont les activités font l’objet d’une enquête.
A la foi de l’experte égyptienne politique, Hala Moustafa, « toute la clique des gens qui tournaient autour de Moubarak sont devenus parmi les gens les plus riches » d’Égypte.
Ayant tout monopolisé dans ce pays, le volume de leurs richesses s’amplifiait au rythme de la montée du produit national, grâce de surcroit aux privilèges et aux pots de vin, précise le journal américain.
Concernant la fortune des Moubarak, le journal dit que les chiffres véhiculés (entre 40 et 70 milliards de dollars) n’ont pas encore été vérifiés. Il cite comme l’une de ses sources un rapport de 274 pages rédigé en 2006 par l’opposition égyptienne, évoqué dans les dépêches de l’ambassadeur américain au Caire Francis J. Ricciardone et divulgués par WikiLeaks sur les activités juteuses de l’épouse du raïs, et de ses deux fils.
Ricciardone avait alors précisé ne pas avoir vérifié la teneur de ce rapport, se contentant de signaler qu’il reflète le courroux des égyptiens.
Le quotidien ajoute que la famille Moubarak possède un bâtiment de luxe de 5 étages à Londres, pour son séjour dans la capitale anglaise, et dont le prix est estimé entre 10 et 16 millions de dollars.
L’Ayant visité, un correspondant du journal américain a entendu dire de la part d’une femme qui s’y trouvait qu’il a été vendue. Ce qu’a démenti un agencier britannique.
Des voisins ont assuré avoir dernièrement vu Gamal Moubarak et sa famille rentrer et sortir à plusieurs reprises.
Concernant les acolytes du fils Moubarak, des hommes d’affaires, ils s’étaient enrichis dans les années 90, lors des évolutions économiques commanditées par le Fond monétaire international. (FMI).
Les réformes que l’organisation internationale stipulait exigeaient la privatisation de grands vecteurs économiques du secteur public. Or c’est une clique de capitalistes qui s’est emparé du gros lot et s’est fait des fortunes colossales.
Les banques du secteur public sont devenus des moyens pour fabriquer des richissimes, en accordant des prêts à long terme aux familles qui soutiennent le pouvoir, privant les autres hommes d’affaires.
« Les hommes du gouvernement ont vendu les terres qui revenaient à l’Etat aux groupes qui leur étaient liés, et ont permis aux grandes sociétés multinationales de s’acheter les sociétés du secteur public à des prix insignifiants », indique le directeur de l’unité d’économie au Centre AlAhram pour les études.
En même temps, l’état égyptien mettait comme condition à l’investissement étranger un partenariat avec des hommes d’affaires du parti au pouvoir.
« Il est clair que le secteur économique était contrôlé par une clique d’hommes d’affaires » déclare un chercheur du Centre des études orientales et africaines, cité par le quotidien américain. Signalant que les petits hommes d’affaires se plaignaient souvent, lorsqu’ils voulaient développer leurs affaires dans le marché égyptien, que ce dernier avait été adapté pour servir seulement un groupe d’hommes d’affaires.
Ces oligarques s’étaient attelés à dépenser leurs fortunes en bâtissant des villas luxueuses dans les régions situées aux environs du Caire, et en s’achetant des Mercedes-Benz derniers modèles.
Al’Ezz est devenu le roi de l’acier, au moment même où sa famille jouissait d’un rôle de plus en plus accru dans la vie publique, et que Gamal Moubarak escaladait l’échelle au sein du parti au pouvoir, en présidant la Commission des politiques générales en 2002.
En 2003, cet homme d'affaires est alors devenu une étoile montante au sein du parti, alors que sa société détenait déjà une part importante de l’économie égyptienne.
Depuis cette date, les plaintes se multipliaient contre lui, l’accusant de vouloir utiliser son poste et sa fonction au sein du parti pour s’enrichir.
Al'Ezz n'est certainement seul. Le journal énumère les autres membres de sa clique, dont Ahmad AlMaghribi, Ibrahim Kamal, Hicham Talaat Moustafa.
Selon certains chercheurs, tous les hommes d’affaires qui ont été interdits de voyage et dont les biens ont été confisqués ne sont que des bouc-émissaires, sachant qu’il n’y a pas de grandes différence entre eux et Jamal Moubarak.
Mais la similitude ne semble pas pour auntant échapper aux Egyptiens : « le peuple ne voit de différence entre eux deux », assure un parlementaire égyptien des Frères musulmans au New York Times.