Les trois détenus au Nigéria ont écrit une lettre au quotidien al-Akhbar déplorant le laxisme de l’Etat et des médias libanais.
La communauté libanaise au Nigéria n’est pas dans ses meilleurs états. Après l’arrestation de trois Libanais, sous prétexte de soutenir le terrorisme et de travailler au profit du Hezbollah, une campagne de « diabolisation » menée par les Africains a été lancée, instigués bien entendu par des Israéliens.
Ces Libanais qui ont quitté leurs villages au Sud Liban lors de l’invasion israélienne en 1982, s’étaient installés dans le continent noir. La plupart d’entre eux s’y étaient établis définitivement, y ont trouvé du travail et gagné beaucoup d’argent. Certes, les familles libanaises en Afrique n’ont jamais cessé leurs aides à leurs proches au Liban, profitant ainsi énormément au cycle économique de leur patrie d’origine.
Aujourd’hui, Israël, son Mossad et ses lobbies les combattent ouvertement. Ils usent de la propagande médiatique pour véhiculer que les Libanais en Afrique sont tous des « terroristes ».
Mostapha Fawwaz, Abdallah Tahini, et Talal Rida sont depuis 4 mois en détention au Nigéria. Ils sont accusés de possession d’armes dans le cadre d’une « action terroriste ». Selon les avocats des trois Libanais, cette accusation a été fabriquée par le Mossad. « Des hommes du Mossad, qui ne sont ni Nigérians ni Africains, ont enquêté directement avec eux ».
Evidemment, de tels « coups » n’affectent pas seulement les personnes arrêtées, mais comprend toute la communauté libanaise, de plus en plus consciente que ce qui se passe n’est que le « début d’un nouvel épisode de la vengeance israélienne. Ils pensent que de la sorte ils peuvent nuire au Hezbollah. Pour cette raison, nous sommes très inquiets pour nos familles et nos intérêts qui datent depuis de longues années ».
De l’autre côté, la communauté israélienne au Nigéria fut très satisfaite de ce qui s’est passé. Son porte-parole Azouka Abouka a réclamé de « dures sanctions contre la cellule qui a été démantelée dans la ville de Kano au nord du Nigéria, et qui a exploité la bienveillance pour planifier des attaques maléfiques ».
Lettre des détenus
Il y a quelques jours, une lettre des trois détenus au Nigéria est parvenue au quotidien al-Akhbar, dans laquelle ils écrivent : « Les médias libanais n’assument pas leurs responsabilités envers nous. L’autre camp nous combat via les médias au Nigéria et dans le monde entier. Nous ressentons de la peine face à la réaction de nos médias qui ont traité cette affaire selon leurs propres calculs politiques internes au Liban. Ces médias vils, ne connaissent pas malheureusement que le tour viendra à tout le monde ».
Et de poursuivre : « Ils ont essayé de nous humilier lors de l’enquête qui a duré 14 jours. Les enquêteurs étaient tous du Mossad israélien. Ils nous ont dit franchement: Nous allons à travers vous donner une leçon à tous les Libanais à l’étranger. Nous sommes innocents de ces accusations. Tout le sujet est politique. Nous n’avons aucune idée sur la maison où ils prétendent avoir trouvé des armes… Si nous soutenons la résistance, ceci ne signifie pas que nous sommes devenus des terroristes. Comment se fait-il qu’un Libanais puisse ne pas soutenir la résistance qui a libéré sa terre ? Nous sommes venus ici pour fuir toutes les conditions difficiles que le Liban a vécues à cause des guerres et d’Israël. Nous avons enduré le paludisme juste pour subvenir aux besoins de nos familles au Liban. Nos familles ont été délaissées par le monde entier, et aujourd’hui notre communauté est délaissée, abandonné à son sort. Nous voulons que les responsables libanais poursuivent les affaires de la communauté, quelle que soit notre cause. Le moins qu’ils puissent faire est de ne pas nous laisser face à cette oppression ».
Les trois détenus assurent dans leur communiqué que personne ne parviendra à séparer entre les Libanais et les Africains qui ont vécu ensemble pendant de longues années.
source: al-Akhbar