Kerry a affiché sa détermination à "sanctionner" militairement le régime syrien.
Le Pentagone prépare des frappes sur la Syrie plus longues et plus intenses que prévu, pendant trois jours, a rapporté le Los Angeles Times dimanche.
Les stratèges américains optent pour un massif barrage de tirs de missiles, suivi rapidement par d'autres attaques sur des cibles manquées ou non détruites après l'attaque initiale, selon des responsables du Pentagone cités par le quotidien.
Deux officiers américains ont déclaré au journal que la Maison Blanche avait demandé une liste d'objectifs élargie pour inclure "beaucoup plus" que la liste initiale d'environ 50 objectifs.
Les spécialistes veulent obtenir une puissance de feu supplémentaire pour frapper les forces dispersées du président syrien Bachar al-Assad.
Les planificateurs du Pentagone envisagent désormais la participation de bombardiers de l'armée de l'Air, ainsi que des cinq destroyers lance-missiles américains qui patrouillent actuellement en Méditerranée orientale, pour lancer des missiles de croisière et des missiles air-sol, en restant hors de portée de la défense aérienne syrienne, selon le rapport.
Le porte-avions Nimitz avec son escorte -- un croiseur et trois destroyers positionnés en mer Rouge -- peut également tirer des missiles de croisière sur la Syrie.
"Il y aura plusieurs salves et une évaluation après chaque raid, mais le
tout limité à 72 heures et une indication claire lorsque nous aurons terminé", a déclaré au journal un officier au courant des plans militaires.
Kerry poursuit son offensive en Europe
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, poursuivait dimanche en Europe son offensive diplomatique pour vanter les mérites de frappes contre la Syrie.
Avant le vote dans les prochains jours du Congrès américain et la publication d'un rapport de l'ONU sur l'attaque aux armes chimiques du 21 août, Kerry a rencontré dans la matinée à Paris ses homologues égyptien et saoudien ainsi que des représentants de la Ligue arabe, et devait ensuite gagner Londres.
Samedi soir à Paris, au côté du chef de la diplomatie française Laurent Fabius, Kerry a affiché sa détermination à "sanctionner" militairement le régime syrien. Les deux ministres se sont dit assurés d'un soutien international "large et grandissant" au projet américano-français d'une opération armée "courte et ciblée".
"C'est notre Munich à nous!", a lancé, en français, Kerry, dans l'espoir de convaincre des opinions publiques réticentes, voire hostiles, en France et aux Etats-Unis.
Mais "les Etats-Unis (...) ne peuvent laisser un dictateur se servir impunément des armes les plus effroyables", a prévenu Kerry.
Avec l'objectif de "punir" Damas pour s'être servi d'armes chimiques et le "dissuader" de recommencer, les Etats-Unis et la France assurent avoir engrangé de plus en plus d'appuis politiques dans le monde.
Toutefois, l'UE et les 12 pays du G20 se sont bien gardés de parler d'opération armée, exprimant dans une formule vague leur volonté d'apporter "une réponse claire et forte" à la Syrie. Et deux Etats de l'UE -- la Suède et la Pologne -- ont prévenu que la crise syrienne risquait de durer "des décennies".
Le secrétaire d'Etat américain regagnera Washington lundi, après avoir rencontré à Londres, dimanche soir, le président palestinien Mahmoud Abbas, et, lundi matin, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, dont le gouvernement a dû renoncer à s'associer à une intervention militaire en Syrie après un véto du parlement.
Le Congrès américain doit donner ou non dans les prochains jours son feu vert aux frappes, comme l'avait décidé le week-end dernier le président Obama. L'issue du vote est très incertaine, notamment à la Chambre des représentants.
Alors que les télévisions américaines diffusaient en boucle ce week-end des images de victimes des attaques à l'arme chimique du 21 août, le président américain a prévu d'enregistrer lundi une interview avec les grandes chaînes américaines. Diffusée dans la soirée, l'interview précédera le message à la Nation d'Obama mardi, avant le vote du Congrès.
Son homologue français François Hollande a aussi promis de s'adresser à son opinion, mais après le vote du Congrès et la remise du "rapport des inspecteurs" de l'ONU qui ont enquêté fin août.