"Le risque de ne rien faire est plus grand que celui d’agir" en Syrie, a déclaré pour sa part le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.
Paris et Washington n'ont "pas besoin" de l'engagement militaire de tous les pays européens pour intervenir en Syrie, a déclaré dimanche le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui s'est félicité du "soutien politique" des 28.
"Nous n'avons pas besoin matériellement, militairement, que tous ces pays s'engagent. La plupart d'entre eux n'ont pas les moyens de le faire. Il s'agit là d'un soutien politique", a déclaré Fabius à la chaîne de télévision France 3.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis à Vilnius, ont appelé samedi à une "réponse claire et forte" aux attaques chimiques du 21 août en Syrie, affirmant nourrir de "fortes présomptions" qu'elles sont le fait du régime du président Bachar al-Assad.
"Les choses ont beaucoup bougé au cours de ce weekend", a dit Fabius.
"Ce qui me frappe c'est qu'au fur et à mesure qu'on explique de quoi il s'agit, les idées bougent".
"Les 28 pays ont dit non pas +nous voulons une intervention militaire avec vous+, mais ils ont dit +au fond nous partageons votre analyse+, après que John Kerry (le secrétaire d'Etat américain) et moi-même avons expliqué les faits", a poursuivi le chef de la diplomatie française.
Hague : "Le risque de ne rien faire plus grand que celui d'agir"
"Le risque de ne rien faire est plus grand que celui d'agir" en Syrie, a déclaré dimanche le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, appelant "le monde à s'élever contre l'usage d'armes chimiques ».
Empêché lui-même d'intervenir militairement après le veto du Parlement britannique, le gouvernement de David Cameron continue à militer pour une réponse ferme au régime de Bachar al-Assad, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques contre les rebelles.
"Le risque de ne rien faire est plus grand que celui d'agir. Je crois fermement que le monde doit s'élever contre l'usage d'armes chimiques. Cette question dépasse l'enjeu de la Syrie", a souligné Hague à la BBC.
Le ministre a confirmé que son gouvernement, "à moins d'un changement de circonstances radical", ne prévoyait pas de nouveau vote au Parlement. La situation serait "alarmante si les différents Parlements du monde" décidaient eux aussi qu'il ne faut pas intervenir, alors que le Congrès américain doit se prononcer à son tour dans les prochains jours.
"Nous avons compris les leçons de l'Irak. Soyez rassurés, nous ne cherchons pas à être engagés dans une guerre au Moyen-Orient", a ajouté William Hague, alors que l'opinion publique britannique est très majoritairement contre une intervention en Syrie.
William Hague, qui doit rencontrer son homologue américain John Kerry lundi à Londres, estime que la réticence des opinions publiques occidentales s'explique notamment par le fait que "des actes horribles sont perpétués des deux côtés", en référence à la vidéo montrant des rebelles syriens en train d'exécuter sommairement des soldats du régime de Damas, publiée cette semaine par le New York Times.
"Cela ne veut pas dire pour autant que tout le monde en Syrie est mauvais", a ajouté le ministre qui dit "ne pas voir comment la Syrie pourra être unie à l'avenir sous le président Assad, désormais responsable de plus de 100.000 morts, d'horribles tortures et abus". "Mais ça, ce sera aux Syriens de décider", a-t-il conclu.