"J’ai le sentiment qu’une frappe serait dirigée contre tous les pays de la région", a dit le ministre iranien des Affaires étrangères.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a affirmé dimanche qu'une frappe militaire contre la Syrie serait "illégale" selon la charte de l'ONU.
"Je ne sais pas pourquoi ceux qui affirment que toutes les options sont sur la table ne comprennent pas que les nations civilisées, il y a 65 ans, ont retiré les options de la table quand ils ont rejeté le recours à la force" dans la charte onusienne, a déclaré Zarif, en visite à Bagdad.
"Comment peuvent-ils se qualifier de nations civilisées tout en continuant à maintenir que toutes les options sont sur la table? Toutes les options ont été retirées de la table il y a très, très longtemps", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue irakien Hoshyar Zebari.
"Les Etats-Unis font fi du droit international", a-t-il ajouté faisant référence à la volonté de plusieurs pays, menés par les Etats-Unis et la France, de punir militairement le régime syrien.
"J'ai le sentiment qu'une frappe serait dirigée contre tous les pays de la région et que tous les pays en souffriraient", a estimé Zarif.
Il s'exprimait après des entretiens avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et avec Zebari, lors d'une visite en Irak qui constitue sa première visite à l'étranger depuis sa nomination en août.
"Nous appelons tous les pays à s'asseoir à la table des négociations pour résoudre pacifiquement la crise syrienne", a encore déclaré Zarif.
Son homologue irakien a lui aussi appelé à une solution pacifique à la crise: "Nous oeuvrons avec toutes les parties en insistant sur une solution pacifique pour la Syrie et nous avons discuté avec plusieurs membres de la Ligue arabe de la nécessité de trouver un compromis pacifique", a déclaré Zebari.
"Le problème syrien ne peut pas être réglé juste par les Syriens. Une frappe militaire nuirait aux efforts politiques en cours", a ajouté le ministre irakien, dont le pays cherche à afficher une position de neutralité vis-à-vis de la crise syrienne.