L’AIEA s’est dite insatisfaite de la coopération de l’Iran, exigeant à nouveau un accès au site militaire de Parchin pour ses inspecteurs.
Les Etats-Unis ont critiqué lundi lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA une initiative de la Russie demandant à l'agence une analyse des risques que présentent d'éventuelles frappes américaines sur un petit réacteur nucléaire en Syrie.
"L'AIEA n'a jamais mené ce type d'analyse, cela irait au delà du mandat de l'AIEA et aurait des implications qui dépassent les capacités et l'autorité de l'AIEA", selon le texte de l'intervention de l'ambassadeur américain auprès de l'agence, Joseph Macmanus, devant le conseil des gouverneurs.
La réunion du conseil, qui se tient à huis clos à Vienne, doit durer jusqu'à vendredi.
La Russie a demandé la semaine dernière à l'Agence internationale de l'énergie atomique de présenter une analyse des risques liés à une intervention militaire sur un réacteur de recherche (MNSR) et d'autres sites syriens, mettant en garde contre des conséquences catastrophiques si le réacteur était touché.
Interrogé à ce sujet, le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano a souligné qu'il s'agissait d'un problème "complexe". L'agence devra étudier la demande "sous plusieurs aspects", notamment politique, technique et légal, a-t-il ajouté.
L'AIEA devra "déterminer s'il y a une base scientifique (l') autorisant à mener une telle enquête hautement spéculative", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Le réacteur en question contiendrait environ 1 kg d'uranium hautement enrichi, ce qui ne représente "pas une grande quantité" selon lui. Il a néanmoins refusé de commenter les possibles conséquences si ce réacteur venait à être touché.
Par ailleurs, l'AIEA s'est dite insatisfaite de la coopération de l'Iran, exigeant à nouveau un accès au site militaire de Parchin pour ses inspecteurs.
"L'AIEA n'a pas été en mesure de coopérer avec l'Iran pour résoudre les questions en suspens, notamment concernant une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien", a déclaré lundi à Vienne le directeur général de l'agence Yukiya Amano, inaugurant une session du Conseil des gouverneurs de l'AIEA.
Et de préciser que l'agence tenait à recevoir des réponses aux questions portant sur le site militaire de Parchin, où le pouvoir est soupçonné d'avoir procédé à des tests d'explosions applicables au nucléaire.
Il a rappelé que depuis début 2012, l'AIEA exigeait, sans succès, d'accéder à cette base.
Constatant que l'AIEA n'était pas en mesure de garantir que l'Iran utilisait toutes les matières nucléaires en sa possession à des fins pacifiques, M.Amano a indiqué qu'il prônait un nouveau round de négociations avec Téhéran, prévu le 27 septembre.