27-11-2024 09:38 AM Jerusalem Timing

Obama repousse les frappes, donne une chance à la diplomatie

Obama repousse les frappes, donne une chance à la diplomatie

Obama a jugé que la proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international constituait un signe "encourageant".

Le président américain Barack Obama a affirmé mardi, depuis la Maison Blanche, qu'il souhaitait donner une chance à la diplomatie en Syrie après avoir réalisé le manque de soutien international à une intervention militaire en Syrie.

Obama a jugé que la proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international constituait un signe "encourageant".

"Cette initiative peut permettre de mettre un terme à la menace des armes chimiques sans recourir à la force, en particulier parce que la Russie est l'un des plus puissants alliés d'Assad", a déclaré le président américain, tout en reconnaissant qu'il était "trop tôt" pour dire si ce plan aboutira.

S'il a demandé au Congrès de ne pas voter immédiatement sur un éventuel recours à la force, le président américain a rappelé que l'option militaire restait sur la table.

Le président américain a de nouveau dénoncé l'attaque chimique "écœurante" commise par le régime Assad, alors que les résultats de l’enquête des experts onusiens n’ont pas encore déterminé la partie responsable de cet usage.

Obama, qui a dépêché son secrétaire d'Etat John Kerry à Genève pour des entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov jeudi, s'est dit déterminé à maintenir la "pression" sur le régime syrien.

"J'ai donné l'ordre à notre armée de garder ses positions actuelles, pour maintenir la pression sur Assad et afin d'être prête à réagir si la diplomatie échoue", a-t-il prévenu.

"Même une attaque limitée ferait passer un message à Assad d'une (magnitude) qu'aucun autre pays ne peut envoyer", a assuré Obama. Il a aussi renouvelé son engagement à ne pas déployer de troupes au sol et rejeté la comparaison avec l'Irak de 2003.

 "Je ne pense pas que nous devrions renverser un nouveau dictateur par la force", a lancé le président.

 Au Congrès, les deux sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham, fervents partisans de frappes, ont dit regretter qu’Obama "n'ait pas présenté de plan plus clair pour tester le sérieux de la proposition russe et syrienne visant à transférer les armes chimiques du régime Assad sous contrôle international".

"Ne plus posséder d'armes chimiques"

Quelques heures plus tôt, la Syrie avait affirmé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem, être prête à renoncer à son arsenal chimique. "Nous sommes prêts à annoncer où se trouvent les armes chimiques, à cesser la production d'armes chimiques et à montrer ces installations aux représentants de la Russie, d'autres pays et de l'ONU", a-t-il déclaré, soulignant la volonté de son pays de "ne plus posséder d'armes chimiques".

Le président russe Vladimir Poutine a appelé les Etats-Unis à renoncer au recours à la force en Syrie. "Il est difficile de contraindre la Syrie ou un autre pays à se désarmer de façon unilatérale s'il y a une action militaire en préparation contre ce pays", a-t-il déclaré selon la télévision russe.

 Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de son côté jugé "inacceptable" un projet de résolution français qui prévoit le contrôle et le démantèlement des armes chimiques syriennes, la mise en place d'un dispositif d'inspection et de contrôle, et autorise, en dernier recours, l'usage de la force pour contraindre Damas à respecter ses obligations.

 La France a immédiatement fait savoir qu'elle était prête à "amender" son projet "dès lors que sont préservés ses grands principes et objectifs". François Hollande a décidé de convoquer ce mercredi à 06H00 GMT un Conseil restreint de défense sur le dossier syrien.