Reprise de la contestation anti-gouvernementale sans précédent qui avait secoué en juin le pays dirigé par un régime islamo-conservateur accusé d’autoritarisme.
Des milliers de personnes ont manifesté et se sont affrontées à la police dans la nuit de mercredi à jeudi dans les grandes villes de Turquie pour dénoncer la mort d'un protestataire tué lundi, ont rapporté les médias.
A Istanbul, le centre névralgique des rassemblements était la place de Kadiköy, sur la rive asiatique de la métropole, où un millier de manifestants se sont heurtés aux forces de l'ordre qui a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, a indiqué la chaîne d'information CNN-Türk.
La police a procédé à une vingtaine d'arrestations, selon cette chaîne, qui a fait état de plusieurs manifestants blessés.
A Izmir, grande ville de l'ouest, plus de 2.500 personnes ont défilé dans le centre-ville défiant la police qui a tiré des grenades lacrymogène sur la foule qui scandait "AKP assassin!" en référence au Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir, rapporte le journal Hürriyet.
Des heurts similaires ont été signalés à Ankara, Mersin (sud) et Antakya, la ville du sud de la Turquie, proche de la frontière syrienne, où Ahmet Atakan, un jeune de 22 ans a perdu la vie lundi soir lors de heurts avec la police.
Sa famille affirme qu'il a été tué par un projectile tiré par la police alors que le ministre turc de l'Intérieur Muammer Güler a assuré mercredi que la police n'était pas responsable de sa mort, provoqué selon lui par une chute, dénonçant une récupération à des fins séditieuses de ce décès.
Ce décès a entraîné une recrudescence des manifestations depuis dans toute la Turquie, agitant le spectre d'une reprise de la contestation anti-gouvernementale sans précédent qui avait secoué en juin le pays dirigé par un régime islamo-conservateur accusé d'autoritarisme.