Encore une sale affaire d’espionnage américaine à l’égard d’un Etat souverain..
« Les Etats-Unis n’ont pas été nommés pour être les shérifs du monde ». La pique lancée par l’ancien président Lula en dit long sur la gravité de la crise. Le très charismatique Luiz Ignacio Lula da Silva est sorti de sa réserve. Et il exige que « Barack Obama vienne demander humblement pardon à la présidente brésilienne et au Brésil tout entier ».
Dilma Rousseff, dont la presse brésilienne souligne la contrariété, et l’irritation l’a rappelé sèchement : elle attend une réponse américaine aux accusations d’espionnage.
La crise est visible, et extrêmement grave, selon les propres mots de la présidente. « Je veux tout savoir », a t-elle martelé. « Ce qui a été espionné, et ce qui ne l’a pas été. Absolument tout ».
Une déclaration reprise dans toute la presse brésilienne, qui souligne par ailleurs la proposition de Dilma Rousseff de soumettre à l’Assemblée générale des Nation unies, qui aura lieu dans près de quinze jours, l’idée d’une gouvernance contre la violation des communications privées.
Or la réponse américaine est venue mais reste insuffisante ..
En effet, un responsable américain a reconnu lors d'un entretien avec un ministre brésilien que les accusations d'espionnage américain des communications de la présidente du Brésil et de la compagnie Petrobras posent des "questions légitimes".
Luiz Alberto Figueiredo a rencontré à Washington la Conseillère pour la sécurité nationale Susan Rice pour obtenir des explications sur ces accusations d'espionnage de la part de l'Agence nationale pour la sécurité, la NSA.
Mme Rice a expliqué à M. Figueiredo que les Etats-Unis comprenaient que "ces récentes révélations dans la presse, dont certaines ont perturbé nos activités et d'autres posent des questions légitimes de la part de nos amis et alliés sur ces pratiques, ont créé des tensions", a expliqué sa porte-parole Caitlin Hayden.
"Les Etats-Unis sont déterminés à travailler avec le Brésil pour résoudre ces problèmes", a-t-elle ajouté.
La chaîne de TV Globo a révélé au cours des dernières semaines que les services secrets américains (NSA) avait espionné les communications de Mme Rousseff et de ses proches collaborateurs et de millions de Brésiliens ainsi que les données de la plus grande entreprise du Brésil, le géant pétrolier Petrobras.
Ces accusations sont fondées sur des documents de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) fournis par l'ex-informaticien américain Edward Snowden au journaliste américain Glenn Greenwald qui vit à Rio de Janeiro.
Le ministre brésilien n'a fait aucune déclaration après cet entretien avec Mme Rice mais selon l'un de ses conseillers ces discussions doivent se poursuivre jeudi.