"la Russie a avancé son initiative dans le but de parvenir à une solution pacifique en Syrie. L’entente devrait se baser sur l’importance d’empêcher une frappe militaire et en faveur de la tenue de Genève 2".
L'ambassadeur de la Russie au Liban, Alexander Zassypkine a déclaré que "la Russie déploie des efforts quotidiens afin d'éviter la frappe militaire contre la Syrie et de parvenir à une solution pacifique dans ce pays", notant que la Russie œuvrait en faveur d'une issue favorable à tous, même aux Etats-Unis .
Il a tenu ces propos lors de sa tournée auprès des responsables politiques libanais, dont le ministre de l’Economie Mohammad Safadi et le député Sami Gemayel ainsi que les membres du comité administratif de la Rencontre orthodoxe, regroupant notamment l'ex-président adjoint du Parlement, Elie Ferzli.
" Assurer les droits des chrétiens, ancrés dans l'Orient depuis des siècles, est bien sûre une des préoccupations essentielles de la Russie. Nous concevons l'Orient comme une patrie pour les chrétiens. Pour cette raison, nous insistons à ce que tout consensus en Syrie, assure les droits de toutes les composantes confessionnelles de cette région, notamment des chrétiens", a-t-il souligné.
Selon les propos du diplomate, la solution pacifique en Syrie est la seule voie pour le règlement de la crise, comme avait appelé la Russie depuis le début des événements.
Il a rappelé que le village de Maaloula était un des symboles de la chrétienté, soulignant la nécessité de parvenir à une solution rapide de cette affaire afin d'y rétablir la situation.
Il a ajouté que tous les pays sont satisfaits de l'initiative russe à l'égard de la crise syrienne.
Avec le ministre sortant des Finances, Mohammad Safadi, Zassypkin a assuré que "la rencontre a porté sur la dernière initiative russe pour régler le problème des armes chimiques. Cette démarche est très importante, elle permet d'éviter la frappe militaire et de relancer les efforts afin de parvenir à une solution pacifique en Syrie".
"Nous exhortons les parties concernées à accepter notre initiative et à coopérer avec nous. Nul ne doit la bloquer. Une frappe militaire aboutirait à davantage de destruction et de victimes", a-t-il expliqué.
Et de conclure: "Nous appelons toutes les parties à participer à ces efforts diplomatiques".
Pour sa part, Safadi a indiqué que "le Liban est attaché aux solutions pacifiques. Les répercussions de la crise syrienne sont énormes sur le Liban, notamment l'afflux des déplacés au milieu de nos capacités limitées".
"Les pays donateurs doivent remplir leurs engagements. Nous saluons tout soutien financier russe au gouvernement libanais. L'appui de l'armée libanaise constitue une question fondamentale pour la stabilité, la protection de la frontière et la paix civile", a-t-il précisé.
Chez le député Sami Gemayel , l'ambassadeur Zasypkin a, affirmé que "la Russie a avancé son initiative dans le but de parvenir à une solution pacifique en Syrie.
L'entente devrait se baser sur l'importance d'empêcher une frappe militaire et en faveur de la tenue de Genève 2. Nous attendons les résultats de l'enquête relative à l'utilisation d'armes chimiques".
"La Russie a reconnu, dès le début, les crimes commis par toutes les parties. Nous voulons un dialogue sans conditions mises au préalable et une option pacifique à cette crise. Certains insistent sur les crimes perpétrés par le régime syrien et ne se concentrent par sur ceux de l'opposition. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit faire preuve de justice en ce sens", a-t-il noté.
Concernant le dossier de Maaloula, le diplomate russe a enfin expliqué que "son pays s'intéressait au sort des chrétiens de Syrie et du Levant".
Selon un communiqué du bureau de presse de M. Gemayel, ce dernier a assuré que "le pays ne supporte plus ce grand nombre de déplacés de plus d'un million. Ce problème humanitaire constitue un fardeau pour la société libanaise, son infrastructure et ses institutions publiques".
Il a soutenu "l'initiative que le président de la République avancera en vue de parvenir à des solutions décisives à cette crise lors de la réunion de la communauté internationale prévue le 25 septembre, qui a pour dessein de discuter des moyens de renforcer le Liban et de préserver son unité et sa stabilité".
"Le peuple libanais souffre actuellement. Il fait face à d'énormes défis suite à l'accroissement du nombre de ces déplacés, à la situation de la sécurité, aux explosions, à la crise économique, au chômage et à la fermeture des institutions. Les blocs parlementaires sont appelés à assumer leur responsabilité, à cesser d'imposer des conditions et bloquer la formation du gouvernement. Les Libanais ne se préoccupent plus de la politique ni des blocs parlementaires ni des 14 et 8 Mars. Ils veulent seulement la constitution d'un Cabinet dans les meilleurs délais", a-t-il clamé.
Quant au dossier syrien, M. Gemayel a réitéré sa position de refus "à l'utilisation des armes chimiques, laquelle constitue un crime contre l'humanité".
"Les armes chimiques ont tué près de 2000 personnes. Toutefois, nous ne devons pas oublier que depuis deux ans et demi, plus de 100 mille Syriens sont morts par des armes non chimiques. La communauté internationale est appelée à prendre les mesures nécessaires en vue de mettre fin à l'assassinat des innocents en Syrie, à la violation et à l'afflux des terroristes. Elle doit également oeuvrer dans le sens d'un changement pacifique en Syrie afin de lui permettre de devenir un Etat démocratique", a-t-il martelé.
A propos des derniers incidents de Maaloula, le député du Kataeb a rappelé que "cette région représente un symbole historique de notre civilisation".
"Le régime et l'opposition ne doivent pas l'exploiter pour des objectifs politiques. Cette région devrait être mise à l'écart de ce conflit", a-t-il précisé.