26-11-2024 08:27 PM Jerusalem Timing

Accord surprise Fatah/Hamas: Israël menace de prendre des mesures de rétorsion

Accord surprise Fatah/Hamas: Israël menace de prendre des mesures de rétorsion

Haniyeh salue les efforts égyptiens. Le Hamas n’empêchera pas le Fatah de négocier avec « Israël ».

Les frères palestiniens rivaux, le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas, sont convenus mercredi au Caire, à la surprise générale, de former un gouvernement non partisan jusqu'à des élections présidentielle et législatives d'ici un an. L'accord a été annoncé après une rencontre des deux délégations avec le chef des services du renseignement égyptiens, le général Mourad Mouafi.
 
Un vaste arsenal de mesures" de rétorsion contre l'Autorité palestinienne


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a aussitôt dénoncé ce rapprochement, sommant Abbas de "choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas", le président de l'Autorité palestinienne lui répliquant qu'il lui incombait de "choisir entre la paix et la colonisation".
 
Quant au ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, il a menacé jeudi de recourir à "un vaste arsenal de mesures" de rétorsion contre l'Autorité palestinienne à la suite de cet accord.


"Avec cet accord une ligne rouge a été franchie (...) nous disposons d'un vaste arsenal de mesures telles que la suppression du statut de VIP pour Abou Mazen (Mahmoud Abbas, le président palestinien) et Salam Fayyad (le Premier ministre palestinien) ce qui ne leur permettrait plus de circuler librement" en Cisjordanie, a affirmé Lieberman à la radio militaire.

"Nous pourrions également geler le transfert des impôts prélevés par « Israël » pour le compte de l'Autorité palestinienne", a-t-il ajouté.
  
Selon Lieberman, cet accord va se traduire par la "libération de centaines de (soi-disant) terroristes du Hamas détenus par l'Autorité palestinienne en Judée-Samarie (Cisjordanie occupée)".


Lieberman a également estimé que les élections prévues l'an prochain aux termes de l'accord vont permettre au Hamas "de prendre le contrôle de la Cisjordanie".


Le ministre de la guerre Ehud Barak a pour sa part affirmé que "les derniers événements ne font que renforcer la nécessité de compter uniquement sur nous mêmes". "L'armée et les services de sécurité useront d'une main de fer pour faire face à toute menace et défi", selon lui.


Les US inquiets de la participation du Hamas au gouvernement


De son coté, le Conseil de sécurité nationale américain, tout en se disant favorable à "une réconciliation entre les Palestiniens", s'est inquiété d'une participation
du Hamas à cet exécutif transitoire, pressant "tout gouvernement palestinien" de "renoncer à la violence, de respecter les accords conclus et de reconnaître le droit à l'existence d'Israël".
 
Le nouveau gouvernement serait composé d'indépendants


Le chef de la délégation du Fatah, Azzam al-Ahmad, a annoncé que le "gouvernement sera formé d'indépendants".  


Pour le chef de la délégation du Hamas, Mahmoud Zahar, cet accord prévoit un gouvernement de "personnalités indépendantes", précisant qu'il envisageait la convocation simultanée des élections présidentielle, législatives et au Conseil national palestinien (CNP, Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine).


Il a souligné que le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza, avaient réglé la question de la réunification des forces de sécurité, un de leurs principaux différends.


Les consultations sur le gouvernement commenceront après "la signature mercredi par les groupes palestiniens de l'accord de réconciliation" au Caire, a indiqué Moussa Abou Marzouk, numéro deux du bureau politique du Hamas, membre de la direction du mouvement en exil à Damas.


Le Hamas n'empêchera pas le Fatah de négocier avec « Israël »


Le Hamas ne cherchera pas à empêcher le Fatah de mener des négociations avec « Israël », a assuré Mahmoud Zahar.
 
"Si le Fatah est prêt à assumer la responsabilité de négocier sur des absurdités, qu'il le fasse. S'ils parviennent à obtenir un Etat, tant mieux pour eux", a déclaré M. Zahar. Mais il a souligné que
le Hamas restait sur la même ligne: "pas de reconnaissance (d' « Israël »), pas de négociation".

 
"Nous ne considérions pas ce qui était en cours comme un processus de paix, et nous n'y avons donc pas participé", a-t-il ajouté, en référence à plus de deux décennies de négociations.
 
M. Zahar a en outre expliqué que le gouvernement transitoire que les deux mouvements palestiniens ont accepté de former ensemble n'aura pas de mandat lui permettant de négocier avec « Israël ».

Cisjordanie-Gaza: la sécurité inchangée jusqu'aux élections (Hamas et Fatah)
  
Les questions de sécurité dans la bande de Gaza et en Cisjordanie resteront respectivement du
ressort du Hamas et de l'Autorité palestinienne jusqu'à la tenue d'élections, ont indiqué jeudi des responsables.
 
"Sur le dossier de la sécurité, la situation en Cisjordanie et à Gaza restera la même pendant la phase transitoire (...) pourvu que cette période soit employée à la reconstruction des services de sécurité sur des bases professionnelles", a dit un responsable du Hamas à Gaza, Ismaïl Radwane.


Cet accord prévoit la création d'un Haut comité de sécurité conjoint ainsi que la libération par les deux camps de leurs "détenus politiques" respectifs.


 
Haniyeh salue les efforts égyptiens


Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a "salué les efforts égyptiens pour réaliser la réconciliation et rétablir l'unité et mettre fin au siège" de Gaza, dans une conversation avec le Guide des Frères musulmans égyptiens, Mohammed Badie, qui l'a appelé pour le féliciter, selon un communiqué officiel.
 

De nombreux Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie se sont réjouit de l'accord, espérant une véritable réunification entre les deux territoires.


Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté ces dernières semaines pour la "fin de la division", contraignant leurs dirigeants rivaux à exprimer leur soutien à la réconciliation.