"La Syrie est une énorme histoire dont Poutine est un personnage central", se justifie Ronsenthal.
Le New York Times a justifié jeudi la publication d'une
tribune "captivante" du président russe Vladimir Poutine qui met la
pression sur les Etats-Unis pour des négociations entre les deux pays sur le
démantèlement de l'arsenal chimique syrien.
La rédaction en
chef du quotidien a été approchée mercredi par une société de relations
publiques américaine représentant le chef du Kremlin et proposant un texte en
anglais signé du président russe, raconte sur son blog, Margaret Sullivan,
médiatrice du NYT, citant l'un de ses confrères des pages "opinions" du
quotidien, Andrew Rosenthal.
La même démarche
avait été effectuée par le porte-parole de Poutine auprès du bureau du NYT à
Moscou.
Rosenthal décide
très vite de publier la tribune mercredi soir, car il "pense qu'elle est
bien écrite et bien argumentée" même s'il n'est "pas d'accord avec
beaucoup des arguments" du texte, selon des propos rapportés sur le blog
de Mme Sullivan.
"La Syrie
est une énorme histoire dont Poutine est un personnage central", se
justifie Ronsenthal, rejetant les critiques d'un lecteur "horrifié"
que "le New York Times puisse soutenir un ennemi de longue date des
Etats-Unis".
La tribune du
chef de l'Etat russe a été publiée dans les pages "éditoriaux et
opinions" du NYT, Rosenthal trouvant l'article "captivant et
détaillé" et ayant une valeur "informative".
Dans ce texte
diffusé quelques heures avant des négociations cruciales russo-américaines à
Genève sur les armes chimiques de Damas, Poutine met en garde les Etats-Unis
contre l'usage de la force en Syrie.
Il accuse les
rebelles syriens d'avoir perpétré l'attaque chimique du 21 août afin de
provoquer "une intervention" américaine.
Cette allégation
"tombe dans la catégorie des opinions", se défend le journaliste
Ronsenthal.
Il reconnaît
toutefois qu'il n'y a pas "moyen de savoir si Poutine a écrit lui-même son
article", mais ce papier n'a quasiment pas été "édité et modifié"
tant la "traduction était incroyablement bonne".
Les
"barèmes habituels de piges" s'appliqueront-ils dans le cas du président
russe ? interroge un lecteur. "Réponse sans surprise", rétorque Sullivan.
"Poutine ne sera pas payé".