"La vie de millions de Palestiniens est pire qu’il y a 20 ans".
Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une amélioration des perspectives de l'économie palestinienne mais prévient que les finances de l'Autorité palestinienne ne sont pas viables à terme, appelant « Israël », les donateurs et l'Autorité à y remédier, dans un rapport publié jeudi.
Par ailleurs, l'ONG Oxfam estime, dans un communiqué diffusé jeudi, à la veille de l'anniversaire des accords d'Oslo le 13 septembre 1993, que "la vie de millions de Palestiniens est pire qu'il y a 20 ans".
Dans un rapport établi en vue de la réunion des donateurs à New York le 23 septembre, le FMI évalue à environ 300 millions de dollars (225 millions d'euros) le déficit prévisible du budget de l'Autorité palestinienne d'ici la fin de l'année.
Malgré des signes positifs en raison de la reprise des négociations avec l’entité sioniste et d'un plan économique en cours d'élaboration par les services de l'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) Tony Blair, la croissance palestinienne va continuer à décliner, de 11% en 2011 à 5,9 % en 2012 et 4,5 % en 2013, prévoit l'institution financière internationale.
"Les finances de l'Autorité palestinienne ne sont pas viables à moyen terme si l'actuel modèle de financement d'importants déficits par des afflux imprévisibles d'aide se poursuit", prévient le FMI.
En conséquence, il conseille à « Israël » d'assurer que la rétrocession des droits et taxes qu'il perçoit pour le compte des Palestiniens "soit automatique plutôt que discrétionnaire", à l'Autorité de poursuivre ses réformes budgétaires et aux donateurs de prendre des engagements sur plusieurs années.
Afin de débrider la croissance de l'économie palestinienne, il appelle en outre à "un allègement large et soutenu des restrictions israéliennes, qui ne soit pas lié à des projets spécifiques".
De son côté, Oxfam affirme que les restrictions et opérations militaires israéliennes "au cours des 20 dernières années ont fait perdre plusieurs centaines de millions de dollars par an à l'économie palestinienne".
"Alors que le PNB israélien a explosé, celui de la Palestine a stagné. Depuis 1993, le PNB israélien par tête a augmenté d'environ 13.800 dollars à plus de 32.000 dollars aujourd'hui (soit environ de 10.400 à 24.000 euros, ndlr)", indique l'ONG.
"Dans le même temps, le PNB par tête en Cisjordanie est passé d'environ 2.000 dollars au début des années 90 à 2.093 dollars aujourd'hui (un peu plus de 1.500 euros, ndlr), tandis que celui de Gaza a baissé de 1.230 dollars à 1.074 dollars (d'environ 920 à 800 euros, ndlr)", précise-t-elle.
"Alors que les parties négocient, les actions sur le terrain rendent la vie des civils palestiniens plus difficile, menaçant les chances de parvenir à une solution. Si un processus de paix implique naturellement des concessions des deux parties, ce sont les civils palestiniens qui en ont jusqu'à présent payé le prix fort", déplore Nishant Pandey, directeur d'Oxfam pour les Territoires palestiniens et « Israël », cité dans le communiqué.