Mc Cain met en garde contre un enlisement de la situation en Libye, si les Etats-Unis n’arment pas les rebelles et ne reprennent pas les frappes aériennes intensives.
Le président syrien Bachar al-Assad a "perdu sa légitimité" et "devrait partir", a déclaré l’ex-candidat à la présidentielle, le sénateur américain John McCain mercredi à Paris lors d'un entretien avec l'AFP.
"Je pense qu'il a perdu sa légitimité. Il a ordonné à son armée de tirer sur son peuple. Oui, je pense qu'il devrait partir", selon ses propres termes.
Pour faire pression sur le régime syrien, McCain se dit en faveur de toutes les actions "non-militaires", comme la mise en place de sanctions par l'ONU.
"Je ne vois pas comment militairement nous pouvons avoir un impact là-bas", a reconnu McCain, farouche partisan de l'intervention internationale en Libye.
"En Libye, nous avons au moins une force militaire qui combat Kadhafi. Nous n'avons pas cela en Syrie. Nous n'avons pas un groupe, même embryonnaire que
nous pourrions aider par voie aérienne ou terrestre. Et je suis désolé de dire cela car le peuple syrien est victime de brutalités terribles", a-t-il prétendu.
Mc Cain met en garde contre un enlisement de la situation en Libye
Sur la Libye, Mc Cain a mis en garde contre un enlisement de la situation si les Etats-Unis n'arment pas les rebelles et ne reprennent pas des frappes aériennes intensives.
"Il y a une possibilité, si ce n'est une probabilité d'impasse, et cela doit être une grande inquiétude pour nous", a-t-il déclaré, tout en jugeant "très important" que les forces de Kadhafi n'aient pas réussi à prendre la ville de Misrata, une "bataille clé", selon lui.
"Les Etats-Unis doivent reconnaître le Conseil national de transition (CNT), comme la France et l'Italie l'ont fait. Nous devons faire parvenir du matériel et des munitions aux forces de libération et nous avons besoin du retour de la force aérienne américaine dans la bataille", a ajouté M. McCain qui s'est rendu dans le bastion rebelle de Benghazi en fin de semaine dernière.
Les drones Predator, qui sont entrés en action depuis samedi, sont des armes "très efficaces", "mais je pense que beaucoup plus doit être fait", a-t-il insisté.
"Une armée de libération correctement équipée peut battre Kadhafi dont le pouvoir repose sur l'argent et la peur", a-t-il ajouté, en répétant son opposition à l'envoi de forces terrestres.
"Je pense que nous pourrions faire la même chose que nous avons fait en Afghanistan contre les Russes (dans les années 80). Nous pourrions leur faire parvenir des armes sans implication directe américaine", a-t-il estimé.
McCain a rencontré mercredi lors de son passage à Paris le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé et celui de la Défense Gérard Longuet.