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Algérie: le remaniement ministériel renforce Abdelaziz Bouteflika

Algérie: le remaniement ministériel renforce Abdelaziz Bouteflika

Le remaniement a aussi évincé ceux qui n’avaient pas soutenu, quelques jours plus tôt, l’élection d’Amar Saadani à la tête du FLN, le premier parti historique du pays dont Abdelaziz Bouteflika est le président d’honneur.


La présidence algérienne a annoncé, mercredi 11 septembre 2013, un remaniement ministériel. Dix-huit ministres quittent le gouvernement. Les nominations permettent à Abdelaziz Bouteflika de reprendre la main en vue des élections présidentielles de 2014.
De notre correspondante à Alger

La rumeur courait depuis plusieurs jours. Un remaniement ministériel important a finalement été annoncé, mercredi, par la présidence de la République algérienne. Il semble que l’hypothèse d’un quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika n’est plus écartée. Car les proches du président sont désormais aux commandes des ministères de souveraineté.

Tayeb Belaiz, 65 ans, est le nouveau ministre de l’Intérieur et des collectivités locales. Cet ancien magistrat a été nommé président du Conseil Constitutionnel par Abdelaziz Bouteflika en 2012. Tayeb Louh, ministre du Travail depuis 2007, devient ministre de la Justice. Alors qu’il avait été nommé ministre par Ali Benflis, il s’est rangé du côté du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, lors de l’élection présidentielle de 2004. Les deux nouveaux ministres sont des fidèles et leurs ministères seront chargés de l’élection présidentielle de l’année prochaine.

Les ministres du FLN évincés

Le remaniement a aussi évincé ceux qui n’avaient pas soutenu, quelques jours plus tôt, l’élection d’Amar Saadani à la tête du FLN, le premier parti historique du pays dont Abdelaziz Bouteflika est le président d’honneur. Au terme d’une bagarre juridique, au cours de laquelle une décision du Conseil d’Etat a été outrepassée par un tribunal administratif, Amar Saadani a été élu secrétaire général, à l’unanimité, alors que le seul autre candidat avait fini par se désister.

Moussa Benhamadi (Poste et télécommunications), Abdelaziz Ziari (Santé), Rachid Benaïssa (Agriculture), Amar Tou (Transports) et Rachid Harraoubia (Enseignement supérieur), ministres et membres du FLN, s’étaient positionnés dans le camp des contestataires de Abderrahmane Belayat. Ils ne font plus partie du gouvernement.

Pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, il existe dorénavant un vice-ministre de la Défense, le général Ahmed Gaïd Salah, 81 ans, qui conserve son poste de chef d’état-major. « La Constitution interdit au chef d’état-major d’être ministre de la Défense », explique AkramKharief, spécialiste de la Défense. Pour la presse, Ahmed Gaïd Salah, lui aussi un proche du président algérien, a désormais « des supers pouvoirs ».

Incrédulité

Certaines nominations ont suscité l’incrédulité des observateurs. Alors que l’équipe gouvernementale a insisté sur sa volonté de renforcer la politique industrielle du pays, l’ex-ministre de l’Industrie Cherif Rahmani a quitté le gouvernement et le ministère s’appelle désormais ministère du Développement industriel.

De son côté, Amar Ghoul, ex-ministre des Travaux publics devient ministre des Transports. L’homme est impliqué dans des scandales de corruption liés à la construction de l’autoroute Est-Ouest. Dans les prochains mois, le ministère dont il a désormais la charge doit gérer plusieurs grands projets comme celui de l’extension de l’aéroport d’Alger.

Dans son édito, le quotidien El Watan estime que le nouveau gouvernement n’est ni « un gouvernement de réforme », ni « un gouvernement de technocrates », ni un « gouvernement de transition », mais uniquement « des réglages à l’intérieur du système destinés à renforcer la cohésion de l’équipe au pouvoir ».

Ce remaniement a eu lieu après une semaine de multiples apparitions télévisées d’Abdelaziz Bouteflika, alors qu’il avait disparu des écrans plusieurs semaines après son hospitalisation en France, le 27 avril. Ces trois derniers jours, le président a même reçu deux hommes politiques étrangers : d’abord Rached Ghannouchi, chef du parti tunisien Ennahda, puis Beji Caid Essebci, responsable du mouvement tunisien Nida Tounes et opposant de Ghannouchi.