Elle compte poursuivre l’UE et les Etats-Unis en justice pour être indemnisée
Une banque iranienne spécialisée dans les transactions à l'étranger a subi "des pertes massives" en raison des sanctions de l'Union européennes pour contrer le programme nucléaire controversé de Téhéran, a admis lundi l'un de ses dirigeants.
Les sanctions visant la Banque d'export et de développement d'Iran (EDBI), ainsi que six autres établissements bancaires iraniens, et le gel de ses avoirs, ont été annulés le 6 septembre par le tribunal de l'UE. Dans son arrêt, le tribunal qui siège à Luxembourg a estimé que l'UE "n'avait pas apporté la preuve des faits" qu'elle imputait à certaines des sociétés, dont l'EDBI.
"Nous pensions que la pression politique l'emporterait. Mais la cour, sans préjugé, a accepté notre défense", a expliqué le PDG de la banque, Bahman Vakili, lors d'une conférence de presse à Téhéran.
Les sanctions sont toutefois maintenues jusqu'à l'expiration du délai du pourvoi, à la mi-novembre, ou jusqu'au rejet d'un éventuel pourvoi.
M. Vakili s'est dit "certain" de gagner en cas de pourvoi, estimant que l'UE n'avait pas fait la preuve d'un lien entre sa banque et le programme nucléaire.
Les grandes puissances et Israël harcèlent l'Iran en l’accusant de cacher un volet militaire derrière ses activités nucléaires civiles. Jamais l’AIEA n’a donné des preuves sur une quelconque militarisation du programme nucléaire iranien. En 2007, une quinzaine de services de renseignements américains avaient tous convenu que la République islamique d’Iran a depuis 2003 renoncé à cette soi-disant militarisation.
"Quand les sanctions ont été adoptées, la banque a connu de gros problèmes car la majorité de ses opérations étaient à l'étranger", a dit M. Vakili, ajoutant que l'EDBI avait dû cesser toute transaction internationale.
"Nous ne pouvions pas établir de garantie (financière) pour nos clients ni souscrire de lettre de crédit", a-t-il précisé.
"Nous avons subi des pertes massives, qui sont incalculables et ne peuvent pas être facilement indemnisées", a ajouté M. Vakili, citant notamment la mauvaise réputation faite à son établissement.
Il a indiqué que l'EDBI envisage à poursuivre l'UE et les Etats-Unis en justice pour être indemnisée.