La société russe Zaroubejneft a obtenu le droit de travailler en Iran sur le gisement de Khayyam.
Le directeur exécutif de la compagnie de navigation de la république islamique iranienne, Mohammad-Hossein Dajmar a déclaré que "suite au verdict de la Cour suprême européenne, les sanctions unilatérales à l’encontre de la compagnie de navigation de la RII et de 17 autres compagnies, ont été annulées".
Il a ajouté qu' " aprés des mois d’efforts et plusieurs séances consacrées à l’examen du dossier, la Cour suprême européenne a annulé les sanctions. C’est un grand succès qui a conservé le droit légitime de la compagnie de navigation et qui a dénoncé le caractère infondé des accusations proférées à l’encontre de l’Iran".
Par ailleurs, la société russe Zaroubejneft a obtenu le droit de travailler en Iran sur le gisement de Khayyam, un des plus importants gisements de gaz naturel en Iran dont les réserves sont estimées à 260 milliards de mètres cubes.
Auparavant, les pétroliers russes ne parvenaient pas à investir dans des projets iraniens. Il est vrai que depuis 2003, le pétrolier Lukoil a travaillé sur le champ de prospection d'Anaran, mais le pétrolier russe s'est vu obligé d'abandonner le projet suite à l'introduction des sanctions économiques .
Plus tard, Gazpromneft est venu en Iran, mais en 2011 tous les contrats ont été rompus par la partie iranienne. Pour ce qui est de Zaroubejneft, la société a été initialement fondée en vue de travailler à l'étranger. Selon Sergueï Pravossoudov, directeur de l'Institut de l'énergie nationale, il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'elle travaille en Iran.
" L'Iran est sujet à des sanctions et les autres sociétés russes, notamment Gazprom et Rosneft, ont des contrats importants dans les pays qui soutiennent ces sanctions. Aussi leur présence en Iran risque d' avoir de lourdes conséquences pour leurs intérêts dans les pays en question. Par contre, Zaroubejneft est une société de moindre grandeur qui ne possède pas de gros actifs à l'étranger. Elle a été apparemment choisie pour tester les possibilités de travailler en Iran. Dans ce pays, l'attitude envers les investisseurs étrangers est assez rigoureuse et les accords sur le partage de la production n'existent pas. Les sociétés participant à des projets en Iran ne peuvent pas recevoir du pétrole ou du gaz pour les vendre. Elles ne touchent qu'une somme fixée à l'avance" a-t-il poursuivi.
L'expert n'exclut pas que des conditions de faveur ont été proposées à Zaroubejneft : la rémunération promise par les Iraniens est évidemment suffisante pour intéresser Zaroubejneft. Cependant au Proche-Orient, d'autant plus en Iran, les risques politiques sont trop élevés.
L'expert du Fonds de la sécurité énergétique nationale Alexandre Passetchnik note à ce propos :"C'est un pays en proie à des pressions et à des sanctions. Les risques politiques y sont non négligeables".
En 2012, l'Union européenne a introduit l'embargo sur le pétrole iranien. Néanmoins, l'Iran continue de l'exporter dans plusieurs pays, notamment vers la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
La question se pose une nouvelle fois de savoir qui vendra le gaz iranien. Il est peu probable que cela soit Zaroubejneft. La question est du ressort de l'Iran. Pour l'heure, l'Iran ne fournit le gaz qu'à la Turquie. Le reste du gaz iranien est consommé à l'intérieur du pays.
Il convient cependant de noter que l'Iran occupe la deuxième place après la Russie en réserves du gaz et qu'il possède un grand potentiel en ce sens. Un gazoduc vers le Pakistan est en train de construction. Des projets ont été évoqués de le prolonger jusqu'à l'Inde qui est un marché immense.
Les réserves de gaz du gisement de Khayyam sont estimées à 260 milliards de mètres cubes et celles de condensat du gaz, à 220 millions de tonnes. L'extraction y est prévu à hauteur de 9 milliards de mètres cubes par an.Gazprom a fourni autant en Grande-Bretagne en 2011.