Les inspecteurs de l’ONU bientôt de retour en Syrie, selon leur chef.
La Syrie est certaine que l'ONU n'adoptera pas de résolution sur le démantèlement de ses armes chimiques sous le chapitre VII, prévoyant un recours à la force, a déclaré mercredi à l'AFP le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad.
"Je pense qu'il s'agit d'un gros mensonge des puissances occidentales et nous croyons que (le chapitre VII) ne sera jamais utilisé car il n'y a pas de justification à son usage", a-t-il dit.
C'est la première réaction d'un haut responsable syrien au débat sur le recours au chapitre VII de la Charte des Nations unies qui prévoit des "mesures coercitives", allant de sanctions économiques à l'usage de la force.
Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne poussent pour une résolution "contraignante" contre le régime syrien qu'ils accusent d'une attaque aux armes chimiques près de Damas.
En revanche, la Russie rejette toute résolution sous chapitre VII.
Les inspecteurs de l'ONU ont rendu lundi leur rapport sur l'attaque du 21 qui confirme l'utilisation de gaz sarin mais ne désignant pas les auteurs de cette attaque.
M. Moqdad a affirmé que ce rapport ne contenait "rien de nouveau" et que les autorités n'ont cessé de dire que ce sont les rebelles qui utilisent du gaz sarin.
"Si le rapport est destiné à dire que le gaz sarin a été utilisé ou non, il ne comporte rien de nouveau pour nous qui disions dès le début que le sarin a été utilisé", a-t-il déclaré.
"Nous avons fourni à ce propos des rapports concrets et authentifiés par des médecins et nos experts en armes chimiques", a-t-il ajouté.
"Je veux dire encore une fois que la Syrie n'a pas et ne va pas utiliser d'armes chimiques contre son peuple", a poursuivi M. Moqdad.
Il a expliqué que son pays avait décidé de se débarrasser de ses armes chimiques pour couper court aux allégations occidentales selon lesquelles elles seraient utilisées contre les civils.
"Nous disons (aux Occidentaux), prenez ces armes et faites en tout ce que vous souhaitez car on n'en veut plus", a-t-il dit.
"C'est une action sincère du gouvernement syrien pour mettre fin aux accusations", a encore dit M. Moqdad.
Il a eu des mots durs pour les pays qui ont soutenu le soulèvement en Syrie, notamment pour la France qu'il a accusé d'avoir "trahi non seulement la Syrie mais son propre peuple et ses propres principes".
"Les dirigeants français soutiennent le Front al-Nosra et ils sont en train de soutenir Al-Qaïda et tous les terroristes qui viennent détruire la Syrie", a-t-il affirmé.
Parmi les rebelles combattant le régime figurent deux groupes extrémistes, le Front al-Nosra et le soi-disant Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL), liés à Al-Qaïda.
Les inspecteurs de l'ONU bientôt de retour en Syrie, selon leur chef
Entre-temps, les inspecteurs de l'ONU spécialistes des armes chimiques doivent "bientôt" retourner en Syrie enquêter sur diverses accusations à l'encontre du régime et de l'opposition, a annoncé leur chef mercredi.
"Oui nous allons retourner en Syrie. Notre calendrier n'est pas encore établi, donc je ne peux pas dire quand, mais ce sera bientôt", a indiqué à l'AFP le chef de ces inspecteurs, le Suédois Aake Sellstrom.
Son équipe, qui s'est rendue dans le pays en août, a conclu dans un rapport le 16 septembre que des armes chimiques avaient été employées à grande échelle dans le conflit syrien.
Elle avait trouvé des "preuves flagrantes et convaincantes" que le gaz sarin avait tué des centaines de personnes dans une attaque dans la Ghouta orientale, près de Damas, le 21 août.
"Le rapport qui a été présenté était un rapport partiel", a expliqué M. Sellstrom.
Selon lui, "13 ou 14 accusations" méritent une enquête.
Les autorités syriennes ont nié avoir utilisé du gaz sarin et la Russie a affirmé mercredi que Damas avait avancé les preuves que les rebelles se trouvaient derrière l'attaque du 21 août.
M. Sellstrom a précisé que les inspecteurs ne s'intéresseraient pas à la question des auteurs de l'attaque du 21 août. "Ce n'est pas notre mission", a-t-il dit.
L'ordre de mission doit être précisé "d'ici à une semaine", selon l'inspecteur, et un rapport couvrant l'ensemble des accusations pourrait être présenté "éventuellement d'ici à la fin octobre".