L’opposition boycotte le dialogue après l’arrestation d’un de ses chefs.
L'opposition bahreïnie a annoncé mercredi qu'elle suspendait sa participation au dialogue national avec le pouvoir, au lendemain de l'arrestation d'un de ses chefs, Khalil Marzouk.
Dans un communiqué, les cinq groupes d'opposition, conduits par la puissante formation Al-Wefaq, précisent avoir "décidé de suspendre (leur) participation au dialogue (qui a repris le 28 août) ".
Justifiant cette décision par "l'obstination du pouvoir dans sa politique répressive", couronnée par l'arrestation de M. Marzouk, ils indiquent que leur décision "serait révisée en fonction des développements politiques". "Soit ils reviendront sur leur décision ou bien ils retireront définitivement leur participation au dialogue".
Dénonçant "un Etat policier", l’opposition et notamment le chef du parti Wefaq, cheikh Ali Salmane a appelé la communauté internationale "à prouver qu’elle ne joue pas au double jeu et qu’elle est crédible dans les slogans qu’elle brandit".
"La communauté qui a échoué à Bahreïn dans sa politique de deux poids deux mesures- ceci n’est pas seulement l’avis de l’opposition mais celui des grands journaux américains, britanniques et européens- est de nouveau devant une épreuve à Bahreïn", a poursuivi cheikh Salmane.
Et d’ajouter: elle est appelé à agir face aux "violations croissantes" des droits de l'Homme à Bahreïn.
Il a prévenu que le régime serait responsable d'"un échec du dialogue national". "Le régime (la famille régnante) refuse d’adopter des réformes, et de répondre au peuple qui réclame une participation démocratique et efficace au pouvoir législatif et exécutif", a expliqué M.Salmane.
Il a réitéré "l’attachement de l’opposition aux protestations pacifique", assurant qu’"elle ne tombera pas dans le piège du régime incitant la révolution à adopter des voies non pacifiques".
Mardi, le parquet de Manama a ordonné la détention pendant 30 jours de Khalil Marzouk, conseiller politique du chef du Wefaq, Ali Salmane, et ancien vice-président du Parlement.
L'opposant a été accusé par le régime de "liens avec le Collectif du 14 février" qui appelle à des manifestations réclamant des réformes politiques dans ce petit royaume du Golfe.
L’opposition a dénoncé, dans un communiqué, "une escalade dangereuse" en estimant que M. Marzouk avait été pris "en otage par une décision politique du régime". Il a rejeté comme "infondées" les accusations contre M. Marzouk.
Khalil Marzouk figurait parmi les 18 élus d'Al-Wefaq, qui avaient démissionné en février 2011 de la chambre, formée de 40 membres, pour protester contre la répression du mouvement de contestation, déclenché quelques jours auparavant.
En juin 2013, les autorités avaient annoncé avoir démantelé le Collectif du 14 Février, un groupe qui anime la contestation sur les réseaux sociaux.