Des femmes poursuivent le gouvernement pour l’interdiction de vote.
La police saoudienne a arrêté entre 20 à 30 protestataires, dont deux blogueurs, accusés d'avoir pris part à des manifestations dans la province Orientale, riche en pétrole, a-t-on appris jeudi auprès de militants et du site internet Rasid.
Les arrestations ont été menées ces deux derniers jours principalement à Al-Qatif et dans les villes avoisinantes, où des manifestations ont eu lieu récemment pour réclamer la libération de prisonniers et en signe de solidarité avec le peuple bahreïni.
Le site rasid.com a indiqué disposer d'une liste nominative de 25 personnes arrêtées ces derniers jours pour avoir participé à des manifestations, citant l'éminent écrivain Hussein al-Youssef et son fils.
En début de semaine, les blogueurs Mustafa al-Moubarak et Hussein al-Hashem ont été arrêtés pour leur participation aux manifestations, selon le site.
Plus de 100 protestataires sont détenus depuis plusieurs semaines après avoir été arrêtés dès les premières manifestations réclamant des réformes début mars.
Des organisations de défense des droits de l'Homme saoudiennes et du Golfe avaient appelé à leur libération immédiate.
L'organisation saoudienne Human Rights First Society a exhorté il y a deux semaines les autorités de Ryad à libérer les protestataires dont certains auraient été torturés selon elle.
Pour leur part, une dizaine d'ONG et 190 intellectuels des six monarchies du Golfe avaient appelé à la libération des protestataires de la région, y compris 110 saoudiens.
Des femmes poursuivent le gouvernement
Une Saoudienne a indiqué avoir engagé une action en justice contre le ministère des Affaires municipales pour l'interdiction faites aux femmes de participer aux prochaines élections municipales en Arabie saoudite.
Samar Badawi a déclaré qu'elle avait déposé une plainte auprès du tribunal administratif de La Mecque (ouest) contre le ministère pour avoir dénié aux femmes le droit de se faire enregistrer sur la liste des électeurs en prévision du scrutin municipal, prévu le 22 septembre.
Les femmes exigent "l'arrêt immédiat de toutes les mesures préparatoires au scrutin jusqu'à ce qu'un jugement soit rendu", a-t-elle ajouté.
"Notre principale revendication, c'est d'annuler le décret administratif qui nous interdit de voter et d'être élues dans les conseils municipaux", a-t-elle précisé, indiquant que le tribunal lui avait demandé de revenir dans 10 jours."Nous serons (alors) un important groupe de femmes" à nous présenter au tribunal, a-t-elle dit.
La semaine dernière, un groupe de Saoudiennes s'étaient symboliquement rendues dans un centre d'enregistrement des électeurs aux municipales à Jeddah pour revendiquer le droit de participer au scrutin. Mais le chef du centre leur avait signifiées qu'elles étaient interdites d'enregistrement.
Les autorités saoudiennes ont confirmé le 28 mars leur refus d'autoriser le vote des femmes aux prochaines élections. "Nous ne sommes pas encore prêts pour une participation de la femme aux élections municipales", avait alors déclaré le chef de la commission électorale, Abdel Rahman al-Dahmach.
Le royaume wahhabite avait organisé en 2005 des élections municipales, premier scrutin dans l'histoire du pays, pour élire la moitié des membres des 178 conseils municipaux du pays, l'autre moitié étant désignée par le pouvoir.
En mai 2009, le gouvernement avait prolongé de deux ans le mandat des conseils municipaux qui venait à expiration à la fin 2009.