l’EIIL se prépare pour exécuter un officier chrétien qui avait pourtant rejoint ses rangs parce qu’il est chrétien!

Les 24 heures du délai se sont écoulées. Et l’Etat Islamique en Irak et au Levant n’a toujours pas respecté les clauses de l’accord conclu avec la brigade de la milice de l’Armée syrienne Libre, Brigade de la Tempête du nord, par le biais de la milice Tawhid (Frères Musulmans).

Un communiqué de l’ASL l’a annoncé.

ASL en perte de terrain

Sur les 50 miliciens de l’ASL qu’elle a enlevés, seuls 9 ont été libérés. Aucune des positions de l’ASL n’a non plus été restituée. Ni les armements confisqués ne lui ont été restitués. En échange, la milice Tempête du Nord, (devenue célèbre par son enlèvement des 11 pèlerins libanais revenus des lieux saint d’Irak) n’a pas les moyens de faire pression. Elle n’a enlevé aucun des miliciens extrémistes, ni confisqué leurs armes ou leurs positions.

Selon le site aleppin Tahtel-Mijhar, tout le monde sait que l’EIIL mène sa bataille pour contrôler les passages frontaliers depuis l’est de la Syrie jusqu’au nord. Et les miliciens de la Brigade de la Tempête ne semblent pas pouvoir l’en empêcher.

D'après les dernières informations, les accrochages ont repris de nouveau et se sont propagés vers le gouvernorat voisin d’Idleb.

Dans le gouvernorat de Deir Ezzor, l’EIIL a procédé à des perquisitions pour arrêter les dirigeants de l’ASL et en a exécuté plusieurs qui ont refusé de rejoindre ses rangs, dont les plus importants Kacer Jemiane,  et Walid Chaddad, selon le site Arabs-Press.

Alors que dans le gouvernorat de Raqqa, proclamée principauté islamique , des centaines de miliciens de l’ASL ont rejoint les rangs de l’EIIL, surtout après la liquidation des commandants de la milice « Brigades des petits-fils du prophète ». L’une des milices ayant déserté l’ASL, « Brigade des révolutionnaires de Raqqa » compte quelque 750 éléments.

EIIL :  tous des ennemis

Or, d’après le chroniqueur du journal libanais AlAkhbar, ce mouvement extrémiste qui compte très peu de syriens dans ses rangs mène une guerre préventive.
Son attaque ne s’est pas limitée à la brigade de l’ASL. Il a également porté un coup sévère à une autre milice, « les petits fils du prophète » en arrêtant ses commandants,  et à une deuxième milice, pourtant à tendance salafiste fanatique, « le mouvement de libération du levant ».
Même le front al-Nosra a failli s’accrocher avec l’EIIL en Syrie, si ce n’est les médiations de dernières minutes.

Selon AlAkhbar, l’EIIL dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi et issu en particulier de l’Etat islamique pour l’Irak a même connu des démêlées avec l’organisation mère d’Al-Qaïda, dirigée par Ayman Zawahiri.

Le fondateur de la nébuleuse Oussama Ben Laden en personne semble avoir mis en garde à plusieurs reprises contre les émirs jihadistes d’Irak, réclamant qu’ils allègent leur fanatisme et leur brutalité contre tous qui sont en désaccord avec eux.

"Nous avons toujours raison"

Dans leur expérience irakienne, ces émirs sont connus pour avoir pris en aversion tous les gens et pour leur penchant à mener une guerre d’usure.

Des dirigeant islamiques se sont même plaints de la brutalité et de la férocité qui caractérisent leur comportement, conduit par la logique suivante : «  nous avons toujours raison. Et les autres ont toujours tort ». Parmi ceux-là, le journal libanais en cite le commandant du « Bataillon du Levant » ( Liwa esh-Sham), Zahrane Allouche qui a taxé les miliciens de l’EIIL de «  la catégorie désobéissante ». Appellation islamique pour désigner une faction de la nation islamique ayant commis des injustices à l’encontre des autres.
Le prince du Mouvement des Libres du Levant, Abou Abdallah al-Hamawi les a quant à lui qualifiés à plusieurs fois « de fanatiques bannis dans la rue syrienne ». Après avoir été accueillis en héros !
Une manifestation a eu lieu ces derniers jours dans le quartier Boustane el-Kacer exigeant le départ de tous les miliciens étrangers, les visant particulièrement. Ce qui ne les a pas lésés pour autant !  

Des précédents

Leur attaque à Azzaz n’est d’ailleurs pas la première du genre. Il y a eu entre l’autre l’enlèvement du commandant de la milice de l’ASL, Al-Farouk, appelé al-Prince. l’EIIL a même arrêté l’imam de la mosquée d’àl-Mannbaj, cheikh Mohammad Saïd ad-Dibo, parce qu’il critiquait son comportement dans ses prêches , et surtout les exécutions qu’il commettait.

L’ayant relâché en raison des manifestations provoquées par son enlèvement, il l’a libéré le temps de quelques jours, avant de le liquider.

Détesté dans la rue syrienne, selon AlAkhbar, l’EIIL a publié un communiqué dans lequel il a écrit : «  les miliciens de l’ASL sont nos frères, mais tous ceux qui ne veulent pas d’EIIL sont des apostats et il faut les tuer ».

 
Guerre préventive??

Or, dans ses communiqués, cette milice se présente en termes de victime, relatant les faits comme si elle était en danger.
S’agissant des causes directes des derniers accrochages d'Azzaz, elle signale qu’elles remontent à l’assassinat de deux de ses éléments par un milicien de la Tempête du nord. Et comme cette dernière a refusé de la lui livrer, des accrochages ont éclaté et 5 miliciens de l’ASL ont été tués.

L’EIIL accuse aussi la milice « Brigades des petits fils du prophète » d’avoir  tué l’un de ses dirigeants dans l’explosion d’un engin explosif à Rakka,(raison pour laquelle prétend il il a liquidé ses commandants dans ce gouvernorat), et la milice al-Farouk de l’ASL d’avoir attaqué son siège à Al-Bahtari.

« Il semble que l’EIIL soit décidé de mener une guerre préventive contre toutes les autres factions, qu’il soupçonne de vouloir l’éliminer en cas de compromis politique », explique al-Akhbar.

Ce n’est un secret pour personne que les Occidentaux insistent sur la nécessité de couper tout lien avec les mouvements salafistes extrémistes, pour délivrer des armes à l’ASL.

C'est un impie

Entretemps, dans le gouvernorat de Rakka, soumis au diktat de l’EIIL, une nouvelle exécution se prépare ce dimanche: celle d'un officier de l’armée régulière le capitaine Tony Michel Mlouhi.

 

Pourtant ce dernier avait fait défection et lui a livré la région de Mansouriyyeh sans aucune résistance, avant de rejoindre ses rangs.

 

Comme explication à cette décision, l’EIIL n’a pas été par cent mille chemins : C’est un impie. Point à la ligne !