Les forces kényanes, appuyés par des Israéliens ont lancé un nouvel assaut pour tenter de venir à bout du commando. La CPI autorise au vice-président à rentrer au Kenya. Une première dans l’histoire de la CPI.
Les insurgés somaliens shebab, qui ont revendiqué l'attaque contre le centre commercial Westgate de Nairobi ayant fait au moins 69 morts, ont menacé lundi d'abattre les otages encore retenus par les assaillants.
"Nous autorisons les (soi-disant) moudjahidines à l'intérieur du bâtiment à agir contre les prisonniers," a déclaré le porte-parole des shebab, Sheikh Ali Mohamud Rage, dans une déclaration mise en ligne sur un site internet pro AlQaida.
Les assaillants sont retranchés depuis samedi dans le centre commercial, et détiennent un nombre indéterminé d'otages.
Les forces kényanes, appuyés par des soldats israéliens, ont lancé lundi à l'aube un nouvel assaut pour tenter de venir à bout du commando, plus de 40 heures après le début de l'attaque samedi.
Une intense fusillade et de fortes explosions ont été entendues par des journalistes de l'AFP présents sur place.
63 portés disparus
Donnant pour la première fois une estimation des disparus, la Croix-Rouge kényane a affirmé lundi qu'au moins 69 personnes ont été tuées et 63 autres sont toujours portées disparues depuis le début de l'attaque.
"Le bilan à 11h22 est de 69 morts, et de 63 portés disparus" signalés auprès de la Croix-Rouge, a-t-elle affirmé sur Twitter. Un précédent bilan fait état de 68 morts et près de 200 blessés.
Des otages secourus
La police kényane a affirmé lundi avoir secouru plusieurs otages du centre commercial de Nairobi Westgate, tout en précisant que les affrontements se poursuivaient après les fortes explosions entendues.
"Nous venons juste de réussir à secourir quelques otages", a déclaré sur Twitter le chef de la police kényane, David Kimaiyo, sans toutefois en préciser le nombre. "Nous gagnons de plus en plus de terrain sur les assaillants", a-t-il dit.
Un "commandant" shebab nie la participation d'étrangers
Par ailleurs, un homme présenté par la BBC comme un "commandant" des islamistes somaliens shebab a démenti lundi sur la radio britannique que des étrangers figuraient parmi les assaillants responsables de l'attaque meurtrière d'un centre commercial à Nairobi.
"Il y a des rumeurs selon lesquelles des attaquants américains, britanniques et d'autres nationalités sont impliquées", a déclaré un homme présenté par la BBC comme étant "Abou Omar". "Je peux vous affirmer que rien de tout cela n'est vrai. Ce sont des rumeurs infondées", a-t-il ajouté sur la radio.
La CPI autorise au vice-président à rentrer au Kenya
Entre-temps, la Cour pénale internationale (CPI) a autorisé lundi le vice-président kényan William Ruto à s'absenter de son procès durant une semaine afin qu'il puisse rentrer au Kenya pour gérer la crise provoquée par la sanglante attaque à Nairobi.
"Au vu des circonstances, la chambre excuse M. Ruto des débats devant cette cour (...) pour une semaine seulement", a déclaré le juge Chile Eboe-Osuji lors d'une audience publique à La Haye, où siège la CPI.
William Ruto, 46 ans, est le premier haut dirigeant en fonction à être jugé par la CPI, et la décision de lundi matin est la première du genre dans l'histoire de la CPI, entrée en fonction en 2003.
L'avocat de William Ruto, Karim Khan, a indiqué au juge que son client quitterait dès lors les Pays-Bas par avion vers 11H00 (09H00 GMT).
A son arrivée à la CPI lundi matin, l'avocat avait indiqué qu'il demanderait que son client soit excusé pour deux semaines. William Ruto ne s'était quant à lui pas exprimé.
Le vice-président est jugé à La Haye pour crimes de guerre pour son rôle présumé dans les violences politico-ethniques qui avaient secoué le Kenya après l'élection présidentielle de fin 2007, faisant plus de 1.000 morts et des centaines de milliers de déplacés.
Selon la décision des juges, le procès se poursuivra sans M. Ruto, mais les parties discutait lundi matin de la possibilité d'ajourner le procès.
Le procès de M. Ruto s'est ouvert le 10 septembre à La Haye.
Le 12 novembre doit aussi s'ouvrir devant la CPI le procès du président kényan, Uhuru Kenyatta, lui aussi accusé de crimes contre l'humanité pour son rôle présumé dans les violences post-électorales de fin 2007.