26-11-2024 05:57 AM Jerusalem Timing

L’Etat prend en charge la sécurité dans la banlieue sud de Beyrouth

L’Etat prend en charge la sécurité dans la banlieue sud de Beyrouth

Déploiement d’une force de 850 hommes.

L’Etat prend en charge la sécurité dans la banlieue sud de BeyrouthPlus de deux mois après l'attentat à la voiture piégée de Bir el-Adeb (9 juillet, 50 blessés) et un mois après l'explosion meurtrière de Roueiss (27 morts et 330 blessés, le 15 août), l'Etat a enfin décidé d'assumer la sécurité dans la banlieue sud de Beyrouth.

A partir de ce lundi, une force de sécurité mixte, composée d'éléments de l'Armée libanaise, des Forces de sécurité intérieure (FSI) et de la Sûreté générale (SG) se déploiera dans la banlieue sud à la place de la police municipale et du service d'ordre du Hezbollah.

La force mixte prendra en charge tous les barrages installés aux différentes entrées de la banlieue et dans les rues intérieures au lendemain de l'attentat de Roueiss.

Le président du Parlement, Nabih Berry, a déclaré que le plan de sécurité pour la banlieue sud est accueilli positivement par le Mouvement Amal et le Hezbollah. «Qui a dit que les habitants de la banlieue n’accepteraient pas ce plan. Toutes les ruelles de cette région sont ouvertes et accessibles aux forces de sécurité», a-t-il dit.

Cette mesure intervient après les appels répétés lancés par les responsables du Hezbollah et les habitants de la région à l'Etat afin qu'il assume ses responsabilités sécuritaires.

La décision du Hezbollah de mettre en oeuvre ses propres mesures de sécurité après les attentats et les menaces des extrémistes syriens de prendre pour cible les régions où il est influent, avait suscité de vives critiques de la part du 14-Mars, qui avait dénoncé «la volonté du Hezbollah de se substituer à l'Etat et d'avoir recours à l'auto-sécurité».

Mais le parti s'est toujours défendu de vouloir prendre la place de l'Etat, appelant les institutions légales à accomplir leur devoir.

Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, s’était prononcé pour la prise en charge de la sécurité par l’État «aussi bien dans la banlieue que dans les autres régions», soulignant que «ce n’est pas par le biais de barrages que l’on peut assurer la sécurité».

«D’aucuns affirment que la banlieue vit une situation de crise et à l’ombre d’un siège, a-t-il dit dans son prêche du vendredi. Nous devons envisager les choses avec rigueur et en toute objectivité. Nous ne devons pas nous lancer mutuellement des accusations et nous devons faire de la banlieue un havre d’ouverture et de coopération. Nous nous devons d’assurer la sécurité et la sérénité à nos fils partout où ils se trouvent.»

Selon cheikh Kabalan, «la banlieue est dans le collimateur des ennemis de Dieu, de l’homme et de la patrie. Nous devons, tous, être au service de nos fils pour préserver leur sécurité. Nous devons être patients entre nous et coopérer tous ensemble pour faire face à l’ennemi. C’est à l’État d’assumer la responsabilité de la sauvegarde de la sécurité. Nous sommes contre le terrorisme, le takfirisme et le chaos, a également déclaré cheikh Kabalan. Nous sommes pour l’ordre, pour la sécurité, pour la tranquillité de tous les Libanais. Nous sommes favorables à la sécurité assurée par l’État, et l’auto-sécurité soutient, préserve et facilite la sécurité de l’État», a conclu le dignitaire religieux.

Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, avait annoncé, vendredi, sa décision de «rappeler 2000 réservistes qui accompliront des tâches administratives afin de permettre le déploiement des éléments ainsi dégagés dans la banlieue sud». Selon des informations bien informées, la force mixte sera composée de 450 agents des FSI, 300 soldats de l'armée et 100 éléments de la Sûreté générale.

Mediarama