Et l’Egypte menace le Hamas d’une "riposte violente" s’il menace sa sécurité
Un général israélien a estimé mardi qu'il n'existe pas d'alternative au Hamas dans la bande de Gaza seul capable d'assurer "le calme et la sécurité" dans cette région.
"Ce que nous voulons c'est le calme et la sécurité dans la bande de Gaza. Le Hamas, qui a actuellement le pouvoir souverain dans cette région, sait et peut le faire", a affirmé le commandant de la région militaire sud, le général Samy Tordjman à la deuxième chaîne de télévision privée israélienne.
Interrogé sur sa préférence entre un Hamas affaibli ou un Hamas fort, le général a répété que le Hamas sait "assurer la sécurité dans la bande de Gaza".
"Je ne vois pas d'alternative au pouvoir exercé par le Hamas", a-t-il ajouté.
C'est la première fois qu'un haut responsable militaire israélien affirme publiquement qu'Israël souhaitait le maintien au pouvoir du Hamas, le principal mouvement islamiste palestinien, qui appelle ouvertement à la destruction d'Israël.
Les propos du général Tordjman surviennent au moment où le Hamas est aux abois sur le front économique à la suite de la destruction de tunnels de contrebande par l'armée égyptienne qui permettaient le transfert de marchandises et de matériaux de construction de l'Egypte vers la bande de Gaza.
Selon les médias israéliens, les responsables israéliens redoutent qu'un effondrement du pouvoir du Hamas pousse ce mouvement à reprendre la lutte armée contre l'Etat hébreu ou laisse la place à des groupes islamistes encore plus radicaux.
L'Egypte menace le Hamas d'une "riposte violente" s'il menace sa sécurité
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil Fahmy a menacé le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, d'une "riposte violente" s'il s'en prenait à la sécurité de l'Egypte, dans un entretien publié mardi par le quotidien panarabe al-Hayat.
La réponse égyptienne "sera violente si nous sentons que des parties au sein du Hamas ou d'autres parties essayent de s'en prendre à la sécurité nationale égyptienne", affirme ainsi M. Fahmy au journal basé à Londres, faisant état de "nombreux indicateurs négatifs".
Il précise toutefois que cette réponse passera par des "choix militaires et sécuritaires et non par des options qui feraient souffrir les citoyens palestiniens".
Les relations entre Le Caire et le mouvement islamiste palestinien se sont détériorées depuis la destitution du président islamiste égyptien Mohamed Morsi par l'armée début juillet. M. Morsi appartenait aux Frères musulmans, mouvement dont est issu le Hamas.
Les nouvelles autorités égyptiennes installées par l'armée ont fermé des centaines de tunnels reliant l'enclave palestinienne à l'Egypte et n'ouvrent plus que pour de courtes périodes le terminal de Rafah, seule ouverture de la bande de Gaza, sous blocus quasi-total, vers le monde.
Elles justifient ces mesures par leur lutte contre des mouvements jihadistes dans le Nord-Sinaï frontalier où les attaques meurtrières contre les forces de l'ordre se sont multipliées depuis la destitution et l'arrestation de M. Morsi le 3 juillet.
Evoquant les Etats-Unis, M. Fahmy a qualifié de "troublées" les relations égypto-américaines, affirmant avoir assuré à son homologue John Kerry que l'Egypte ne pouvait être "influencée" par les menaces sur une possible suspension de la substantielle aide américaine, un temps évoquée comme mesure de rétorsion après le coup de force des militaires contre M. Morsi.
S'exprimant depuis New York où il participe aux travaux de l'Assemblée générale des Nations unies, il a assuré faire face à une "forte pression populaire" réclamant de "rompre les relations avec la Turquie" dont le Premier ministre Recep Tayip Erdogan, proche de M. Morsi et de sa confrérie des Frères musulmans, a dénoncé la violente répression menée par les nouvelles autorités égyptiennes contre les islamistes. M. Fahmy n'a pas précisé quelle serait sa politique.