Les autorités pakistanaises ont décrété l’état d’urgence dans une partie du Baloutchistan.
L'armée pakistanaise était déployée mercredi dans une région pauvre du Pakistan pour porter secours aux rescapés d'un puissant séisme ayant fait au moins 238 morts et affecté des dizaines de milliers de personnes.
Le séisme d'une magnitude de 7,7, survenu en fin de journée mardi près de la ville d'Awaran, dans la province pauvre du Baloutchistan (sud-ouest), a été ressenti jusqu'en Inde et en Iran voisins, et a même "créé" une île de roches sur la côte pakistanaise dans la mer d'Arabie.
Selon un nouveau bilan des responsables locaux, au moins 238 personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées dans ce séisme qui a ravagé des villages entiers.
"Un total de six districts - Awaran, Kech, Gwadar, Panjgur, Chaghi et Khuzdar - et une population de plus de 300.000 personnes ont été affectées par ce séisme", a déclaré à l'AFP Jan Muhammad Baledi, porte-parole du gouvernement provincial.
"Nous manquons sérieusement de services de santé. Il n'y a aucun endroit où nous pouvons traiter les blessés dans les hôpitaux locaux. Nous tentons de transférer les blessés graves à Karachi par hélicoptères et les autres dans districts voisins", a-t-il ajouté.
"Les secouristes tentent de retrouver les corps (dans les décombres) mais notre priorité est vraiment de transporter les blessés dans des hôpitaux le plus vite possible", a précisé Azad Gilani, ministre provincial de l'Intérieur.
Le travail des secouristes avait été freiné par la nuit, d'où la crainte de "retrouver encore des corps dans les décombres à la lumière du jour", a souligné Abdul Rasheed Baluch, un haut responsable du district d'Awaran.
L'état d'urgence
Les autorités pakistanaises ont décrété l'état d'urgence dans une partie du Baloutchistan.
L'armée pakistanaise a déjà envoyé 100 docteurs, déployé 1.000 soldats sur le terrain et mis sur pied un hôpital de brousse dans le village de Tarteej, l'un des plus touchés, selon un responsable militaire.
Et l'institut américain de géophysique (USGS) a lancé une "alerte rouge" après ce séisme estimant "qu'un nombre élevé de victimes était probable".
"Par le passé des séismes de ce type ont nécessité des réponses nationales ou internationales", a souligné l'institut. "C'est un séisme majeur, nous nous attendons à des répliques", a prévenu le chef des services sismologiques pakistanais Zahid Rafi.
"Environ 90% des maisons du district d'Awaran ont été détruites. Presque toutes les maisons faites de boue se sont effondrées", a affirmé Baluch.
Le Baloutchistan est la province la plus vaste, la moins peuplée et la plus pauvre du Pakistan mais son sol regorge d'hydrocarbures et de minéraux.
Cette province est en proie à des violences contre la minorité musulmane chiite, aux attaques de talibans et des affrontements entre les rebelles sécessionnistes de l'Armée de libération du Baloutchistan et les forces gouvernementales.
Hors de la capitale provinciale Quetta, où des habitants récitaient en boucle des versets du Coran après la secousse, et du port de Gwadar, la population locale vit dans de petites villes aux infrastructures déficientes ou des villages reculés.