26-11-2024 04:41 AM Jerusalem Timing

Arabie Saoudite-Hezbollah: Escalade avant le dialogue?

Arabie Saoudite-Hezbollah: Escalade avant le dialogue?

Le Hezbollah a gardé le silence et a fait preuve d’une grande patience face à la politique saoudienne à son égard.

  

Les Saoudiens ont été contrariés du dernier discours de Sayed Hassan
Nasrallah. Une cellule a été formée à la hâte pour lire et analyser les
dimensions de sa dernière attaque contre le royaume, selon des sources
éminentes citées par le quotidien libanais assafir.

Le camp proche de l’Arabie Saoudite au Liban s’est empressé aux portes de l’ambassade saoudienne au Liban pour afficher sa solidarité alors que certains dirigeants de ce camp ont critiqué avec virulence le secrétaire général du Hezbollah.

« On ne traite
pas de la sorte le royaume », déplorent certains responsables au 14 mars,
qui ajoutent « l’Arabie Saoudite a toujours été avec tout le Liban »,
et répètent le refrain de l’ambassadeur saoudien Ali Awad Assiri selon lequel
« le royaume saoudien ne soutient pas un camp politique au détriment d’un
autre ».

Dans ce cadre, une proposition a été présentée pour organiser un
mouvement de solidarité avec le royaume et qui pourrait prendre de formes diverses.

Ceux qui expriment cette solidarité sont convaincus que « Sayed
Nasrallah est celui qui a débuté la campagne contre le royaume, et c’est lui
qui tant provoqué l’Arabie Saoudite dans plusieurs étapes libanaises ou non
libanaises sans que Riyad ne fasse de réaction ».

D’aucuns se demandent : « Pourquoi la relation entre le Hezbollah
et l’Arabie Saoudite a atteint ce niveau inouï de tension et de blocage ?
Pourquoi Sayed Nasrallah  parle du royaume avec dureté ? Et pourquoi
a-t-il choisi ces termes dans son discours et ce timing ? ».

Du côté du Hezbollah, on considère que la balle est et était toujours dans
le camp saoudien. Le parti de résistance possède de multiples réponses aux
interrogations sur la nature de la relation avec l’Arabie Saoudite. Ces réponses
peuvent se résumer en ce qui suit :

-         Le Hezbollah n’a jamais déclaré son animosité à l’Arabie Saoudite. Il a toujours voulu bâtir une relation basée sur l’amitié et le respect mutuel, surtout que dans toute son histoire, le Hezbollah veillait à entretenir de bonnes relations avec Riyad, que ce soit pour leurs dimensions arabo-islamiques, ou pour la nécessité du rapprochement sunnite-chiite.

-         Depuis la naissance du
Hezbollah, il n’a jamais provoqué l’Arabie Saoudite, alors que le contraire est
complètement vrai. Rappelons les propos d’une source saoudienne qui avait
couvert l’offensive de juillet 2006, quand elle a accusé les combattants de la
résistance d’  « aventuriers », alors qu’un autre responsable a
promis de les punir !

-         La relation avec l’Arabie Saoudite a toujours regroupé des points de divergence et de convergence sur le plan politique. Mais le Hezbollah a toujours veillé à laisser des canaux de communications.

Mais depuis la chute du gouvernement de Saad Hariri, l’Arabie Saoudite a
voulu se venger du Hezbollah. Ses alliés au Liban ont mené une campagne de
provocation politique et sectaire, une campagne couronnée par une attaque de la part de l’ambassadeur saoudien qui a accusé le Hezbollah d’exposer la
communauté chiite aux dangers et l’a appelé à revoir sa politique envers les
sunnites. Assiri a également déclaré que son pays allait expulser toute
personne ayant des liens avec le Hezbollah.

Toutefois, les relations tendues entre le Hezbollah et le royaume saoudien
ont atteint leur apogée avec le début de la crise syrienne. Suite à la bataille
à Qousseir, Riyad a tout fait pour isoler le Hezbollah politiquement et
l’éloigner de tout prochain gouvernement au Liban.

L’Arabie a également cherché à créer une confusion sécuritaire dans les rangs du parti de la résistance. Le Hezbollah a lancé des accusations indirectes sur le rôle d’un certain service de renseignement « vil » dans l’explosion de Roueiss et dans les tirs de roquettes sur la banlieue Sud. 


L’Arabie Saoudite était l’un des premiers pays du Golfe à enlever le
caractère de « parti de résistance » du Hezbollah et à le qualifier
de « terroriste ». Elle a même devancé les pays européens qui sont
toujours indécis sur l’emploi de cette appellation. 

De l’autre côté, le Hezbollah a gardé le silence et a fait preuve d’une
grande patience face à la politique saoudienne à son égard, mais lorsque les
choses ont dépassé les lignes rouges, Sayed Hassan Nasrallah a pris la décision
de mettre les points sur les « i », demandant aux Saoudiens de mettre
fin à leur rancune, tout en sachant à l’avance que ces derniers ne changeront
point de position.

Un responsable  « centriste » entretenant des liens étroits
avec le royaume confie au quotidien assafir que « la poursuite des
tensions entre l’Arabie Saoudite et le Hezbollah accentuera la crise politique
au Liban, sachant que la conjoncture régionale liée à la crise syrienne prend une nouvelle forme d’approches internationales.

Certes certains ne pourront pas contenir le choc d’une
possible entente, mais le dialogue, qu’il soit direct ou indirect, est
inéluctable. Sur ce point, je mise sur les résultats positifs d’un dialogue
irano-saoudien sur le Liban et la Syrie.

source: assafir