Aqmi retient au total au Sahel huit Européens, essentiellement enlevés au Mali et au Niger. Deux autres Occidentaux sont aux mains de deux autres groupes jihadistes distincts.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a nommé un Algérien pour remplacer son compatriote Abdelhamid Abou Zeïd, un de ses chefs les plus radicaux, tué dans le nord du Mali lors d'une intervention militaire franco-africaine, a rapporté l'agence privée mauritanienne ANI.
"Aqmi a placé l'Algérien Saïd Abou Moughatil au commandement" d'une unité combattante "en remplacement d'Abdel Hamid Abou Zeïd tué au cours de l'offensive Serval (opération militaire française au Mali, NDLR)", d'après une dépêche mise en ligne par l'Agence Nouakchott information (ANI), citant "une source bien informée du nord du Mali".
"Aqmi a également confié le commandement" d'une autre unité combattante "au Mauritanie Aderrahmane, alias Talha en remplacement de Mohamed Lemine Ould El-Hassen dit Abdallah Al-Chinguitty, tué au cours de l'offensive Serval dans un bombardement d'hélicoptères", a-t-elle poursuivi.
Joint vendredi à Nouakchott, un responsable d'ANI a précisé que son média, qui a toujours publié des textes d'Aqmi sans jamais être démentie, avait reçu la décision de nomination des deux nouveaux "émirs" (chefs) le 23 septembre.
Selon ANI, "Abou Zeïd faisait partie des premiers combattants algériens d'Aqmi actifs dans le Nord malien depuis une vingtaine d'années".
De même source, "Talha (est) l'un des premiers Mauritaniens ayant rejoint le maquis d'Aqmi en 2006". Il "faisait partie du groupe qui avait la mission d'occuper la ville de Tombouctou (nord-ouest du Mali)" et de gérer la sécurité "dans cette ville au cours de la période d'avril 2012 à janvier 2013".
L'agence mauritanienne n'a pas précisé les dates de nomination des deux nouveaux chefs d'Aqmi. Elle a cependant indiqué que l'Algérien dirigeait désormais la katiba (unité combattante) baptisée Tarek, et le Mauritanien, la katiba baptisée al-Fourghan.
Aqmi avait annoncé en juin la mort d'Abou Zeïd, considéré comme l'un des chefs les plus radicaux d'Aqmi, et de Abdallah Al-Chinguitty, indiquant qu'ils ont été tués dans le nord du Mali, sans toutefois donner de dates.
L'organisation jihadiste avait ainsi confirmé pour la première fois la mort d'Abou Zeïd, annoncée par la France et le Tchad, dont des militaires ont pourchassé des jihadistes dans le nord du Mali depuis l'intervention militaire franco-africaine déclenchée en janvier 2013.
Selon la présidence française, il a été tué fin février lors de combats menés dans l'Adrar des Ifoghas, massif montagneux de l'extrême nord-est du Mali.
Aqmi retient au total au Sahel huit Européens, essentiellement enlevés au Mali et au Niger. Deux autres Occidentaux sont aux mains de deux autres groupes jihadistes distincts.