"Je conseille aussi au ministre français des Affaires étrangères de lire la résolution avec attention"
L'ambassadeur syrien à l'ONU a dénoncé vendredi soir à New York l'amateurisme de la diplomatie française qui, selon lui, a commis "beaucoup d'erreurs" dans le dossier syrien.
L'ambassadeur Bachar Jaafari s'est montré particulièrement irrité par le fait que la France ait organisé jeudi, avec la participation du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, une réunion dans les bâtiments de l'ONU avec l'opposition syrienne, qui avait fait salle comble.
Le président de la Coalition nationale syrienne Ahmad Jarba s'y était notamment longuement exprimé, évoquant la situation humanitaire dans son pays.
Par cet événement, "la diplomatie française agit de façon plus amatrice que professionnelle", a déclaré l'ambassadeur après le vote, par le Conseil de sécurité, d'une résolution encadrant la destruction de l'arsenal chimique syrien.
"Je conseille aussi au ministre français des Affaires étrangères de lire la résolution avec attention", a poursuivi l'ambassadeur syrien.
"En lisant la résolution, le ministre conclura qu'à partir de maintenant, ni lui ni son pays ne seront autorisés à violer la provision de cette résolution. Cette résolution interdit au gouvernement français d'inciter au terrorisme, d'inciter à la violence en Syrie. Elle interdit à Paris et au ministre des Affaires étrangères de contribuer à aggraver la situation militaire en Syrie en procurant des armes et un soutien politique" à l'opposition, a-t-il ajouté.
"La diplomatie française a commis beaucoup d'erreurs", a martelé l'ambassadeur.
"Le ministre (Fabius) au conseil de sécurité, il lisait son texte, il semble qu'il ne comprenait pas le sens de cette résolution", a-t-il ajouté, s'adressant aux journalistes après la réunion du Conseil de sécurité.
M. Fabius lui a succédé quelques minutes plus tard.
"Le Conseil de sécurité mérite enfin son nom", a affirmé le ministre, commentant l'adoption de la résolution.
Cette résolution, la première passée par le Conseil depuis le début de la crise syrienne, "ne sauvera pas à elle seule la Syrie", a-t-il cependant ajouté en demandant une relance du processus politique par le biais de la conférence de paix de Genève 2 ,dont la tenue est prévue mi-novembre.