Le président iranien Hassan Rohani avait déclaré à New-York que "l’Iran est prêt à participer à la conférence internationale "Genève-2" sur la Syrie sans aucun préalable" .
Les journaux iraniens ont largement salué samedi le contact téléphonique "historique" la veille entre le président Hassan Rohani et son homologue américain Barack Obama, en parlant de "la fin d'un tabou vieux de 35 ans".
"Contact historique au moment de quitter New York, entretien téléphonique d'Obama avec Rohani", titre en Une le quotidien réformateur Arman, qui ajoute que le "monde a été pris de court" par la diplomatie active du président Rohani et "les médias sous le choc par l'entretien téléphonique".
"C'est la fin d'un tabou vieux de 35 ans", ajoute le journal. Téhéran et Washington ont rompu leurs relations depuis 1980 et c'est la première fois qu'il y a des contacts à ce niveau entre les deux pays.
"Contact historique dans le vol du retour", titre sur toute la page le quotidien Etemad qui publie une photo-montage où on voit les présidents Rohani et Obama assis côte à côte.
Dans une tribune dans Etemad, Mohammad Ali Bassiri, professeur en relations internationales, met cependant en garde contre les "extrémistes" opposés aux contacts entre les dirigeants des Etats-Unis et de l'Iran.
"Hormis des extrémistes (à l'intérieur du pays) hostiles à une amélioration des relations Iran-USA, il y a aussi des opposants dans la région. Beaucoup de pays, notamment le régime sioniste, estiment que leurs intérêts sont en danger avec une normalisation des relations entre l'Iran et les Etats-Unis et tentent de l'empêcher", estime-t-il.
Les journaux reprennent aussi une déclaration de l'ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani, considéré comme le parrain de M. Rohani, qui parle de "triomphe" pour l'Iran.
"Le fait qu'Obama demande à notre président de le rencontrer et que ce dernier réponde que c'est encore trop tôt et qu'il faut préparer le terrain, est le signe du triomphe" de la nation iranienne, a-t-il ajouté.
La presse rapporte par ailleurs une déclaration du général Ghassem Soleimani, commandant de la force Qods des Gardiens de la révolution, dénoncé notamment par les Etats-Unis pour son soutien présumé à l'armée syrienne face aux rebelles, qui a affirmé que "le respect du président Rohani par le monde est le résultat de la résistance de la nation" face aux ennemis.
De nombreux journaux publient également en première page une photo de la réunion jeudi des ministres des Affaires étrangères de l'Iran et des pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume Uni, Russie, Chine et Allemagne) où on peut voir les chefs de la diplomatie iranienne et américaine Mohammad Javad Zarif et John Kerry afficher un grand sourire au tour de la table des négociations nucléaires.
Enfin, le quotidien ultraconservateur Kayhan critique les Etats-Unis pour ne pas avoir donné une réponse appropriée "à la bonne volonté" de Téhéran.
Le président iranien Hassan Rohani a déclaré à New-York que "l'Iran est prêt à participer à la conférence internationale "Genève-2" sur la Syrie sans aucun préalable" .
"On ne peut régler la crise que par les moyens pacifiques. Il faut mettre le gouvernement et l'opposition à la table des négociations. Nous participerons à la conférence Genève-2 sans aucun préalable, si on nous invite", a indiqué M.Rohani devant les journalistes.
"La dislocation de la Syrie est très dangereuse, les terroristes doivent quitter la Syrie, il ne doit y avoir de guerre lancée par des Etats étrangers", selon lui.
La conférence de paix sur la Syrie dite de "Genève 2" devrait se tenir mi-novembre pour tenter d'amorcer une transition
politique en Syrie, a annoncé vendredi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
"Nous avons comme objectif une conférence à la mi-novembre", a annoncé M. Ban lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies qui a adopté une résolution encadrant la destruction des armes chimiques en Syrie.
Des contacts vont être pris en octobre pour préparer la conférence et le médiateur de l'ONU en Syrie, Lakhdar Brahimi, fera le point des préparatifs fin octobre, selon des diplomates.