La sécurité régionale sera au centre des discussions, selon le responsable américain de la Défense, notamment "la situation dans la péninsule coréenne, ce qui se passe ailleurs en Asie-Pacifique, notamment en Chine..
Le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, entame lundi une visite en Corée du Sud et au Japon consacrée à l'évolution de leurs alliances militaires face à la Corée du Nord et la montée en puissance de la Chine.
Cette troisième visite de Chuck Hagel dans la région, en six mois de mandat à la tête du Pentagone, s'inscrit dans le cadre de la stratégie américaine dite du "pivot" vers l'Asie-Pacifique.
L'étape sud-coréenne sera la plus symbolique puisqu'il participera aux célébrations du soixantième anniversaire de l'alliance entre les deux pays, après l'armistice mettant fin à la guerre de Corée en 1953.
Chuck Hagel se rendra lundi sur la zone démilitarisée marquant la frontière avec le nord en compagnie de son homologue Kim Kwan-jin. Il verra également des exercices militaires conjoints américano-coréens avant d'assister mardi à un défilé militaire à l'occasion de la Journée des forces armées sud-coréennes.
Il doit également présider mercredi la cérémonie de passation de pouvoir entre le général James Thurman et le général Curtis Scaparrotti, qui va prendre la tête des quelque 28.500 militaires américains stationnés en Corée du Sud.
L'alliance entre Washington et Séoul prévoit que cet officier prenne la tête des 640.000 soldats de l'armée sud-coréenne en cas de conflit avec le nord.
Déjà reporté à plusieurs reprises en raison des crises récurrentes avec Pyongyang, ce "contrôle opérationnel" doit être transmis à Séoul en décembre 2015, mais des responsables sud-coréens ont appelé en juillet Washington à envisager un nouveau report.
"Les provocations cycliques de la Corée du Nord sont quelque chose que le secrétaire Hagel a eu à traiter tôt après sa prise de fonctions", rappelle un responsable américain de la Défense: quelques jours seulement après son arrivée au Pentagone, Pyongyang brandissait début mars le spectre d'une "guerre thermonucléaire", déclenchant une nouvelle crise sur la péninsule coréenne.
La question d'un éventuel nouveau report du "contrôle opérationnel" devrait donc être au coeur des entretiens de Chuck Hagel avec son homologue et la présidente Park Geun-Hye.
"Il n'y a pas de date butoir, je n'attends pas de décision sur cette question mais nous allons avoir une discussion permettant de cadrer les choses", a affirmé ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Au Japon, où la stratégie de défense semble se focaliser sur la montée en puissance militaire de la Chine, Chuck Hagel participera jeudi, avec le chef de la diplomatie américaine John Kerry, à une réunion dite "2+2" avec leurs homologues respectifs Itsunori Onodera et Fumio Kishida.
La sécurité régionale sera au centre des discussions, selon le responsable américain de la Défense, notamment "la situation dans la péninsule coréenne, ce qui se passe ailleurs en Asie-Pacifique, notamment en Chine et en mer de Chine".
Tokyo s'inquiète particulièrement du "comportement dangereux" de la Chine, susceptible de provoquer un incident autour des îles Senkaku, un archipel inhabité en mer de Chine orientale revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu.
Au cours des cette réunion, les ministres doivent également "commencer le processus de révision des lignes conductrices" régissant la coopération militaire entre les deux pays, selon un autre responsable américain de la Défense.
Ce document, qui n'a pas été amendé depuis 1997, constitue le mode d'emploi de l'alliance entre les deux pays et définit les conditions d'emploi des quelque 50.000 militaires américains stationnés au Japon.
Enfin, Chuck Hagel achèvera sa tournée asiatique vendredi par une visite sur la base navale américaine de Yokosuka, en baie de Tokyo,où il visitera un destroyer spécialisé dans la défense antimissiles.