14 influents groupes rebelles extrémistes, dont certains faisant partie de l’Armée syrienne libre (ASL), ont annoncé former une nouvelle alliance avec al-Qaïda.
La dérive extrémiste des rebelles syriens se confirme tous les jours davantage.
Le quotidien Al Hayat, proche de l'Arabie saoudite, rapporte vendredi, que les chefs de plusieurs groupes armés et hommes de religion dans le nord de la Syrie étudient la possibilité d'unifier leur rang dans le cadre de "l'armée de Mohammad", qui compterait 50000 hommes et 'regrouperait uniquement les fils de la communauté sunnite".
Cette information intervient quelques jours après que 14 influents groupes rebelles extrémistes, dont certains faisant partie de l'Armée syrienne libre (ASL), ont annoncé qu'ils rompaient leurs liens avec l'opposition politique en exil et formaient une nouvelle alliance avec un groupe lié à Al-Qaïda. Les rebelles accusent régulièrement l'opposition politique d'être déconnectée de la réalité, et reprochent aux pays occidentaux de ne pas leur fournir assez d'armes.
Cette annonce remet en cause la représentativité de l'opposition. Le chef d'état-major de l'ASL, le général Salim Idriss, devrait se rendre dans le Nord de la Syrie pour tenter de resserrer les rangs, mais il a très peu de chance de réussir à freiner la déliquescence de l'ASL.
Ces divisions au sein des rebelles interviennent aussi à un moment où l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe très extrémiste proche d'Al-Qaïda, a lancé une vaste offensive contre des unités de l'ASL dans les provinces d'Alep, de Raqa et de Deir Ezzor. Dans le même temps, les extrémistes multiplient leurs exactions contre les minorités en général et contre les chrétiens en particulier.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, proche de l'opposition), des combattants de l'EIIL, qui contrôle la majorité de Raqa, ont brûlé des statues et des croix à l'intérieur de l'église grec-catholique de Notre Dame de l'Annonciation, dans cette ville. Ils ont fait de même "dans l'église des Martyrs qui appartient aux Arméniens catholiques", a ajouté l'ONG, en précisant qu'ils avaient "également détruit la croix placée en haut du clocher de l'église des Martyrs et planté le drapeau de l'EIIL à la place".
L'EIIL, qui observe une interprétation extrême de l'islam, impose sa loi sur Raqqa, première capitale provinciale à échapper au régime en Syrie.
Plusieurs lieux de culte chrétiens et musulmans ont été attaqués en Syrie, pays multiconfessionnel. Fin 2012, Human Rights Watch avait rapporté des attaques contre des églises dans des villages de la province de Lattaquié (ouest) par des groupes "se proclamant de l'opposition", ainsi que des attaques contre un lieu de culte chiite début 2013.
Médiarama