Les visiteurs occidentaux constatent que les responsables libanais manquent de toute vision réaliste ou palpable de ce qu’ils veulent.
En dépit de l’importance accordée à la réunion du Groupe d'appui international au Liban, qui constitue une couverture internationale visant à l'aider à faire face au dossier des réfugiés syrien, il semble que le problème auquel est confronté le Liban ne réside pas dans sa capacité à obtenir l’appui des grandes puissances et des Nations unies, mais plutôt dans la question de savoir ce qu'il cherche à obtenir de ces pays.
L’objectif de cette réunion internationale devrait aller au-delà du déblocage d'un soutien financier, d’autant plus que la communauté internationale connaît parfaitement les expériences du Liban avec de tels fonds.
Ce que les visiteurs occidentaux ont constaté, à la suite de leurs visites au Liban, ou lors de leurs contacts permanents avec les responsables libanais, est l’absence de toute vision réaliste ou palpable de ce qu’ils veulent.
Les visites effectuées par les responsables européens et américains à Beyrouth se sont multipliées ces derniers mois. Des responsables libanais se sont à leur tour rendus dans les capitales influentes. Des responsables chargés du suivi du dossier libanais ont constaté ne pas avoir entendu de revendications bien précises ou des idées claires formulées par les Libanais, proposant des moyens leur permettant de sauver leur pays.
Les responsables libanais n’ont même pas une approche profonde des évènements qui se déroulent dans la région et de leurs répercussions sur la scène libanaise. Ils n’ont proposé aucune sortie de crise, permettant d’éviter la chute du pays dans les mailles du conflit confessionnel régional et de le maintenir à l’écart de la guerre en Syrie.
Durant la grande partie de leurs entretiens avec leurs interlocuteurs étrangers, les responsables libanais mettent en avant des propositions visant à faire prévaloir le camp politique auquel ils appartiennent au détriment de l’autre, ou alors ils investissent ces rencontres au profit de la consolidation de leur position personnelle sur l’échiquier local.
Les responsables libanais n’ont proposé à leurs interlocuteurs étrangers aucune vision réfléchie relative au problème des armes du Hezbollah. Ils se sont contentés de reprendre le refrain de la Déclaration de Baabda, qui a été répété à New York dernièrement.
Concernant la question des réfugiés syriens, ce n’est que lorsque ce dossier a commencé à intéresser la communauté internationale et à faire l’objet de récupérations politiciennes et financières tant au Liban qu’à l’étranger que les responsables officiels ont exprimé des revendications à ce sujet devant les acteurs internationaux.
Qu'a demandé la partie libanaise au président américain lors de son entretien avec le président Michel Sleïmane, d’autant plus que Barak Obama avait contacté voici un an son homologue libanais lui faisant part du soutien de son pays.
Le président libanais a-t-il investi ces contacts en faveur de l’indépendance, de l’unité et de la souveraineté du Liban, ou les a-t-il mis à profit uniquement pour le règlement des conflits locaux.
Al-Akhbar - Médiarama