25-11-2024 08:35 PM Jerusalem Timing

L’ex-Premier ministre japonais Koizumi devenu 100% antinucléaire

L’ex-Premier ministre japonais Koizumi devenu 100% antinucléaire

Koizumi était auparavant un pro-nucléaire, parce qu’on lui disait que c’était l’énergie la moins chère et que c’était sûr, selon ses dires.

 

 

 

 

 

 

 

 L'ex-Premier ministre japonais de 2001 à 2006, Junichiro Koizumi, dit être devenu un farouche opposant à l'énergie nucléaire à cause de l'accident atomique du 11 mars 2011 à Fukushima.

   Lors d'une conférence à huis clos mardi à Nagoya (centre du Japon), Koizumi a appelé son parti de droite à changer et à prôner l'abandon de l'énergie nucléaire, selon des propos rapportés par des participants via les médias.

   "Les gens des milieux économiques disent que l'option zéro nucléaire serait irresponsable, mais ce qu'il l'est bien plus c'est de continuer sur la voie de l'énergie atomique alors même qu'il n'existe aucun lieu de traitement des déchets", a insisté Koizumi devant un parterre de dirigeants, analystes et décideurs.

"Est-ce qu'il ne serait pas plus constructif d'employer pour les énergies renouvelables l'argent qui est dépensé pour construire des centrales, au prétexte que cela est nécessaire pour la croissance économique", a interrogé l'ex-chef de gouvernement.

Koizumi était auparavant un pro-nucléaire, parce qu'on lui disait que c'était l'énergie la moins chère et que c'était sûr, selon ses dires. Comme tout le monde ou presque au Japon, il y croyait, reconnaît-il. Mais le drame du 11 mars 2011 à Fukushima à la suite d'un séisme et gigantesque tsunami a radicalement changé la donne.

Pour lui, comme d'ailleurs pour le Premier ministre au moment de l'accident, Naoto Kan, "le mythe de la sûreté" s'est effondré et aujourd'hui le bon sens voudrait que tout le monde se retrousse les manches pour se passer d'énergie nucléaire, estime-t-il, se disant surtout inquiet pour la gestion des déchets.

Cette position va toutefois à l'encontre de celle de l'ex-poulain et successeur de Koizumi, Shinzo Abe, redevenu Premier ministre en décembre dernier.

Abe est un chantre de l'énergie atomique qui, non seulement plaide pour la relance des réacteurs nippons qui seront jugés sûrs, mais fait en plus le tour du monde pour vendre les technologies nucléaires japonaises.

   "Notre pays respecte la liberté d'expression. N'est-ce pas une bonne chose qu'il y ait des débats ?", a réagi le porte-parole du gouvernement de Shinzo Abe, Yoshihide Suga, lors d'un point de presse.

Et d'ajouter: "la position du gouvernement est de bâtir une politique énergétique responsable, en tenant compte de la stabilité d'approvisionnement et de la réduction des coûts afférents".