27-11-2024 09:34 AM Jerusalem Timing

Les inspecteurs de l’OAIC craignent les extrémistes en Syrie

Les inspecteurs de l’OAIC craignent les extrémistes en Syrie

Selon le Canadien Scott Cairns, l’un des inspecteurs venu à Damas, il était impossible de détruire l’arsenal chimique syrien en un an

La tâche des inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), chargés de répertorier les sites chimiques de l’armée syrienne, semble moins facile que prévue. Et les difficultés viennent surtout du côté de rebelles, qui sont incapables d’assurer leur sécurité avec la montée en puissance des groupes extrémistes.

Dans ce contexte, le quotidien russe Nezavissimaïa gazeta indique le principal problème auquel sont confrontés les inspecteurs internationaux sur le terrain est la sécurité, car jamais les arsenaux de produits toxiques n'avaient été détruits en temps de guerre.

Sur les 400 groupuscules de combattants rebelles, seule l'Armée syrienne libre (ASL) a promis de ne pas tirer sur les représentants de l’Onu. Mais l’ASL n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était il y a quelques semaines. Elle a été chassée de nombreuses régions du pays, par les groupes proches d’Al-Qaïda, notamment l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front al-Nosra.

Le groupe d’inspecteurs est composé de 33 personnes originaires de 20 pays. Ils sont arrivés en Syrie le 1er octobre. 19 d'entre eux sont des inspecteurs chimistes, les 14 autres sont des fonctionnaires de l'Onu.

Ils se sont entretenus avec le ministère syrien des Affaires étrangères pour coordonner leurs visites sur les sites et travaillent actuellement sur la mise en place d'une base logistique. C’est finalement le 7 octobre que débutera l'inspection des sites de stockage et de production des produits toxiques. Leur nombre, leur localisation et la quantité des réserves sont inconnus du grand public, ajoute Nezavissimaïa gazeta.

D'après la presse, il existerait en Syrie près de 25 sites de ce genre mais les renseignements américains parlent de 45 sites où pourraient être stockées près de 1000 tonnes de produits toxiques. Les inspecteurs se répartiront en groupes, qui superviseront chacun un site concret.

Le quotidien russe explique que pendant la première semaine, ils pourront examiner ce qui se trouve exactement aux endroits signalés par Damas et aider les autorités syriennes à planifier les travaux de destruction des usines d'armes chimiques -cette infrastructure doit être supprimée d'ici fin novembre 2013. Selon certaines informations, une partie des installations sera recouverte de béton et l’autre sera démantelée ou démolie. En 30 jours les chimistes militaires, les ingénieurs et le personnel paramédical inspecteront tous les lieux désignés par le régime syrien et visiteront d'autres sites qui pourraient être signalés par les pays membres de l'OIAC.

Les arsenaux d'armes chimiques devraient être détruits au premier semestre 2014. Le Canadien Scott Cairns, l'un des inspecteurs venu à Damas, a déclaré qu'il était impossible de le faire en un an. «Cette tâche est déjà extrêmement ambitieuse dans un environnement idéal ou dans un pays en paix. Réaliser un tel exploit en quelques mois ou en un an, dans un pays ravagé par la guerre, est à la limite de l’impossible», a-t-il affirmé. Les inspecteurs remarquent qu'ils ont déjà travaillé en Irak et en Libye mais que c'était en temps de paix.

Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem avait déclaré que les «terroristes recevaient des produits chimiques de la part des pays régionaux et occidentaux étaient bien connus de tous». Le président syrien Bachar al-Assad a pour sa part déclaré que les inspecteurs de l'OIAC pouvaient se rendre sans problème sur les territoires contrôlés par le gouvernement. Mais il est évident que les rebelles chercheront à l'empêcher, indignés de voir que l'attention de la communauté internationale est aujourd’hui rivée sur les armes chimiques.

Médiarama